Politique

Le régime syrien continue de frapper à l'arme chimique

- Malgré la promesse de détruire ses stocks d’armes chimiques après un accord entre les Etats-Unis et la Russie à ce sujet, le régime syrien a perpétré au moins 162 attaques à l’arme chimique.

Selen Temizer, Tuncay Çakmak  | 04.04.2017 - Mıse À Jour : 05.04.2017
Le régime syrien continue de frapper à l'arme chimique

Ankara

AA - Ankara - Tuncay Çakmak

Le régime de Bachar al-Assad en Syrie continue d'utiliser des armes chimiques contre l’opposition et les civils.

Malgré la promesse de détruire ses stocks d’armes chimiques après un accord entre les Etats-Unis et la Russie à ce sujet, le régime syrien a perpétré au moins 162 attaques à l’arme chimique.

Sa première attaque date du 21 août 2013 : les chasseurs du régime avaient bombardé la région de la Ghouta occidentale de Damas, faisant plus de 1400 morts civils dont de nombreux enfants et femmes, et blessant plus de 10 mille autres civils.

Face à cette situation, la communauté internationale attendait une intervention des Etats-Unis, qui avaient préalablement déclaré que l’utilisation d’armes chimiques en Syrie serait une « ligne rouge » à ne pas franchir.

Mais la Russie a alors proposé d’intervenir auprès de Damas pour détruire toutes les armes chimiques en sa possession, et empêcher ainsi une intervention américaine.

Le 15 septembre 2013, les parties trouvent un accord pour que l’Organisation d’Interdiction des Armes Chimiques (OPCW) prennent en charge la destruction de ces armes. L’organisation avait annoncé la fin de la mission le 19 août 2014.

Dans les faits, la destruction des armes s’est limitée aux stocks déclarés par le régime.

Les attaques au chlore qui ont suivi ont montré que le régime n’avait pas déclaré toutes ses armes et qu’il avait réussi à en cacher une partie.

D’après un rapport publié le 20 février dernier par le Réseau Syrien des Droits de l’Homme (SNHR), le régime a utilisé des armes chimiques à 162 reprises lors des trois dernières années, causant le mort d’au moins 230 civils à Damas, Hama et Alep.

Dans les 10 derniers jours, les forces du régime ont perpétré 4 attaques au chlore, deux fois à Idlib, et à Damas et Hama.

Dans l’attaque du 25 mars à Hama, deux civils ont été tués et 30 autres ont été blessés.

Le 30 mars, 35 civils de la capitale Damas ont été touchés par le gaz de chlore utilisé par le régime.

Lundi soir, 20 civils ont été blessés dans la localité d’El Habit à Idlib.

Mais l’attaque, toujours au gaz de chlore, de ce mardi matin à Khan Cheikhoun (Idlib), a été la plus importante de ces derniers mois : au moins 100 civils tués et plus de 500 blessés, majoritairement des enfants. Le bilan risque encore de s’alourdir, selon les secouristes locaux.

Le régime nie :

Malgré cela, le régime de Bachar al-Assad continue de nier toute utilisation d’armes chimiques.

Le représentant du régime aux Nations Unies (ONU), Bachar Jaafari, avait déclaré en 2013 que l’attaque de la Ghouta occidentale avait été l’œuvre des services secrets français.

Cette affirmation avait ensuite été contredite par le rapport commun de l’OPCW et de l’ONU.

Selon ce rapport rédigé malgré les restrictions de Damas, le régime a effectué 3 attaques : le 21 avril 2014 à Idlib (Talmanes), le 16 mars 2015 à Idlib (Sarmin) et le 21 août 2016 à Alep (Maré).

Les correspondants de l’Agence Anadolu (AA) en Syrie avaient également relevé la multiplication des attaques chimiques vers la fin de l’année 2016.

Les attaques à l’arme chimique en 2016 :

Le 6 septembre 2016 – Alep-Est: 100 civils empoisonnés au gaz de chlore.

Le 24 novembre à Jezmetli (Alep) et Ard (Hama) : 13 civils gravement blessés au gaz de chlore.

Le 9 décembre, plusieurs attaques au chlore dans des localités à Alep et al-Bab : 43 civils tués et 230 autres blessés.

Le 12 décembre : 85 civils tués au gaz de moutarde dans la localité Akirbat de Hama (contrôlée par Daech).

Le 26 décembre à Damas : Plusieurs blessés au gaz de chlore.

Cette année, le 5 janvier 2017, plusieurs dizaines de civils ont été blessés au chlore dans des attaques à Damas.

Le 9 février, un docteur et son patient ont été tués dans une attaque à la Ghouta orientale. Plus de 30 civils ont été blessés.

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