
AA /Goma (RDC)/ Francine Mokoko
L’envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, a jugé, mercredi, que le processus de paix dans la sous-région des grands lacs en République démocratique du Congo, passait par le désarmement des groupes armés.
« Il faut à tout prix trouver une solution avec les miliciens du M23 (rebelles congolais pro rwandais, ndlr) qui ont fui la RDC pour l’Ouganda et le Rwanda et qui devraient pourtant revenir en RDC pour participer au processus de Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). Le fait que des miliciens se trouvent dans d’autres pays, met en péril la paix » a averti l’envoyée spéciale, qui s’exprimait lors de l’ouverture de la 7e session du Comité d’appui technique de l’accord cadre de paix d’Addis-Abeba, à Goma.
Mary Robinson a estimé que «des progrès avait été fait à plusieurs niveaux avec l’éradication de plusieurs groupes armés dans la région. « Nous sommes satisfaits de l’évolution de la situation avec les ADF (rebelles ougandais, ndlr), il faut à présent qu’on se charge des FDLR (rebelles Hutus Rwandais) » a-t-elle précisé.
Concernant la signature de " fiches en rapport avec l’amnistie" d’anciens chefs du M23, Sultani Makenga et Bertrand Bisimwa, réfugiés en Ouganda, Robinson a rétorqué "qu’il était dit dans le processus de Kampala (accord de paix entre le gouvernement de le RDC et les rebelles congolais du M23 qui n'a finalement pas été signé, ndlr) qu’il y aurait une amnistie pour les gens qui n’avaient pas commis des crimes contre l’humanité ", avant de poursuivre " pour ceux qui ont commis des crimes, la situation ne change pas. "
"Le simple fait de remplir une fiche ne signifie pas que l’on accède à l’amnistie. Il faut remplir la fiche et attendre la réaction. Au niveau du gouvernement, le ministère de la justice en a bien défini les contours. Tous les cas à amnistier sont d’ailleurs connus ", a renchéri le ministre congolais de l’intérieur, décentralisation et affaires coutumières, Richard Muyej, qui prenait également part à cette conférence.
Mary Robinson séjourne à Goma dans le cadre des travaux de la septième réunion du Comité d’appui technique (Cat) de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, prévue du 21 au 23 mai, composé de sept pays.