Politique, Afrique

Le président malgache rattache le vote pour sa destitution aux intérêts personnels de certains députés

Le parlement malgache a voté, mardi soir, avec une majorité de voix, la destitution du président Hery Rajaonarimampianina.

27.05.2015 - Mıse À Jour : 27.05.2015
Le président malgache rattache le vote pour sa destitution aux intérêts personnels de certains députés

AA/ Antananarivo/ Alain Ilioniaina

Le président malgache Hery Rajaonarimampianina a contesté, mercerdi, la régularité de la procédure d'accusation pour violation de la Constitution, lancée par l'Assemblée nationale, à son encontre mardi, et n'entend pas se laisser faire.

« Ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale hier soir [mardi] suscite des questions. Est-ce que la transparence a été respectée? Est-ce que la loi a été respectée? Est-ce que les procédures ont été respectées?", s’est-il interrogé, contestant la légalité et la légitimité de la procédure de mise en accusation, au cours d'une déclaration à la Nation, mercredi, au palais d'Etat de Vatoloha.

Hery Rajaonarimampianina est allé jusqu'à accuser certains députés de démarches fallacieuses : « Des rapports me sont parvenus sur l'existence de corruption (...)  Je peux vous dire, peuple malgache, que je suis convaincu sur l'existence de faits moins clairs [durant la séance de vote]. »

Réagissant aux reproches qui lui ont été adressés par les députés signataires de la motion de destitution, il a rétorqué : « Je me suis toujours efforcé de respecter la loi.»

Abondant dans le même sens, il a ajouté : « Les députés ont le droit d'accuser le président dans le respect de la loi mais ils ne peuvent pas le démettre.»

Appelant à la retenue, il a, en outre, affirmé : « Le président peut à tout moment dissoudre l'Assemblée Nationale. Mais, Madagascar a besoin actuellement d'apaisement», promettant par la même occasion d’agir vite pour « trouver une solution ».

121 députés sur les 151 que compte la chambre basse avaient voté, mardi, le  texte portant destitution du président malgache, soit plus des deux tiers exigés par la loi. La violation répétée de la Constitution était le principal grief retenu contre Hery Rajaonarimampianina.

Pour leur part, les députés ayant lancé la procédure de mise en accusation ont déposé, mercredi, la motion auprès de la Haute cour constitutionnelle (HCC).

« Nous avons respecté la procédure », a déclaré Hanitra Razafimanantsoa, vice-présidente de l'Assemblé nationale à la presse.

 Elle a, par la même occasion, rejeté le soupçon de corruption de la part des partisans du chef de l'Etat.

Par ailleurs, il « n'y a pas de délai de procédure » pour la Haute cour constitutionnelle «HCC» dans le traitement du dossier. Mais « on peut s'attendre à un délai de deux semaines » pour connaître l'issue du bras de fer entre le chef de l'Etat et l'Assemblée nationale », a commenté le juriste et analyste politique, Haritsilavo Rakotoson, dans une déclaration à Anadolu.

Revenant sur la possibilité de destituer l’Assemblée nationale par Rajaonarimampianina, il a affirmé: « Il faut que le Président de la République renvoie la balle aux électeurs qui devraient arbitrer le bras de fer entre les deux institutions.» Car, « sans dissolution, le régime va être dirigé par un gouvernement mis en minorité à l'Assemblée nationale. Ce qui fait que le Président gouvernera le pays dans l'inertie », a expliqué l’analyste.

 
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