
AA/ Abidjan/ Fulbert Woile
Le Front Populaire Ivoirien (FPI-Opposition) a exigé, mercredi, la « libération immédiate et sans condition » de l'ex-président Laurent Gbagbo, incarcéré auprès de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye (Pyas Bas) qui prononcera, vendredi, son verdict sur les charges alléguées contre lui.
« Le Front Populaire Ivoirien, stigmatisant les tergiversations du procureur de la Cour Pénale Internationale, et prenant acte du manque évident de preuves, exige la libération immédiate et sans condition du Président Laurent Gbagbo; son retour en Côte d’Ivoire selon le seul critère de droit, à l’exclusion de toute considération politique et partisane » peut-on lire dans un communiqué publié par l’ancien parti au pouvoir.
Pour le FPI, parti fondé par Laurent Gbagbo en 1982, la détention à La Haye, depuis novembre 2011, de l'ancien président ivoirien est un «acte arbitraire» et « sa libération s'impose parce qu'elle conciliera le droit et la justice sans aucune interférence politique ni géostratégique» et la procédure suivie devant la CPI est « un déni de justice reposant essentiellement sur des considérations politiques et non sur du droit.».
Dans une déclaration à Anadolu, le porte-parole du Rassemblement des Républicains (RDR-parti du président ivoirien Alassane Ouattara), Joël N'guessan, a estimé que le FPI " a le droit de demander la libération de Gbagbo, mais les juridictions internationales ont aussi le droit de dire qu’elles ne sont pas d’accord."
"Au niveau du RDR, nous estimons qu’on doit laisser la justice internationale suivre son cours», a-t-il déclaré avant de noter: « on ne va pas à la CPI parce qu’on n'a rien fait, on y va parce qu’on a fait quelque chose. On a encore en mémoire ce qui s’est passé dans ce pays, il y a trois ans: les corps qui jonchaient les rues, parce que Monsieur Gbagbo avait déclenché une guerre qu’il avait perdue, provouqant des conséquences graves sur le tissu social".
Laurent Gbagbo est poursuivi par la CPI pour « crimes contre l'humanité » commis lors de la crise provoquée par son refus de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à l'élection présidentielle de 2010. Cette crise post-électorale a fait au moins 3000 morts en 2010/2011. Vendredi, la CPI tiendra une audience de confirmation ou d'infirmation des charges contre l'ancien président ivoirien.