Politique

Le Gouvernement algérien exige la reconnaissance par la France de ses crimes coloniaux

- « Le déni par la France de ses crimes coloniaux ne durera pas longtemps », a déclaré lundi le porte-parole du gouvernement algérien, Ammar Belhimer.

Majdi Ismail  | 09.02.2021 - Mıse À Jour : 09.02.2021
Le Gouvernement algérien exige la reconnaissance par la France de ses crimes coloniaux

France

AA / Alger / Abderrazak Boulkemh, Enes Canlı

Le porte-parole du gouvernement algérien a déclaré lundi que la France ne devrait pas tarder à reconnaître ses crimes coloniaux.

« Le déni par la France de ses crimes coloniaux ne durera pas longtemps. Un criminel fait généralement tout son possible pour éviter d'admettre ses crimes », a notamment déclaré le ministre algérien de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, dans un communiqué relayé par le quotidien d'État en langue arabe El-Massa (Le Soir).

Le ministre a également souligné que l'Algérie et la France poursuivront leur contact ainsi que leur collaboration afin d'atteindre des objectifs, dont le plus important est la reconnaissance par la France de ses crimes coloniaux perpétrés en Algérie.

Les déclarations du ministre algérien de la Communication constituent la première réaction officielle d'Alger, deux semaines après la publication en France du rapport préparé pour le compte de l'exécutif français par l’historien, Benjamin Stora, sur la colonisation française de l'Algérie de 1830 à 1962.

Ledit rapport avait suscité de vives critiques et polémiques en Algérie. Des journalistes algériens ont qualifié le rapport d’« une invitation à nier les crimes coloniaux de la France ».

Le 20 janvier dernier, l'historien français, Benjamin Stora, a remis un rapport au Président français Emmanuel Macron, sur l'ère coloniale française en l'Algérie. De nombreux médias français ont rapporté une déclaration de l'Élysée selon laquelle, « Le rapport ne signifie pas faire un pas vers la présentation des excuses à l’Algérie ».

Selon l'historien, ce rapport vise à créer une commission « Mémoire et vérité », chargée de proposer des « initiatives communes entre la France et l'Algérie sur les questions de mémoire ».

Les autorités et les historiens algériens affirment que cette période a été marquée par le meurtre de près de 5 millions de personnes, ainsi que de campagnes de déplacements massifs de la population algérienne et de pillage des richesses, mais également de vols de milliers de documents dont certains remontent à l'époque ottomane.

Les autorités françaises ont déclaré à plusieurs reprises la nécessité de tourner une nouvelle page dans les relations franco-algériennes, mais Alger a exigé maintes fois une reconnaissance officielle par Paris de ses crimes coloniaux.

La semaine dernière, les parlementaires algériens ont lancé une campagne populaire visant à recueillir un million de signatures, afin de faire pression pour la promulgation d'une loi nationale criminalisant la colonisation française.

* Traduit du turc par Ümit Dönme

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