Le chef du renseignement égyptien dévoile les termes d'un accord espéré entre Israël et le Hamas
- Abbas Kamel dans une interview : l'accord englobe un cessez-le-feu à long terme, l'échange des prisonniers, l'aide humanitaire et la reconstruction, ainsi qu’un retour symbolique de l'Autorité palestinienne à Gaza.

Istanbul
AA / Istanbul
Le chef des renseignements généraux égyptiens, Abbas Kamel, a révélé les termes de l'accord où Le Caire joue le rôle médiateur qui devrait être conclu entre Israël et le Mouvement de résistance islamique, Hamas, concernant la situation dans la Bande de Gaza.
C’est ce qui ressort d'une interview qu'Abbas Kamel a eu avec Nadav Eyal et Barak Ravid, deux journalistes israéliens du site d'information américain Axios, et qui a été publiée plus tôt, en cette journée du jeudi. Il n'a pas possible dans l’immédiat, d'obtenir des commentaires du Hamas ou de Tel-Aviv.
Le site Web a déclaré que Kamel avait exprimé sa volonté de mener l'interview après qu'Eyal et Ravid lui avaient communiqué qu'ils étaient des journalistes israéliens, et ce, en marge de la 26e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Glasgow, en Écosse.
Axios a estimé que "la rencontre était inhabituelle avec un homme qui n'est pas seulement le chef du renseignement, mais aussi le bras droit du président égyptien Abdel Fattah al-Sisi".
Kamel a déclaré que les termes de l'accord espéré entre Israël et le mouvement Hamas englobent un cessez-le-feu à long terme, l’échange de prisonniers, la fourniture d'une aide humanitaire et la reconstruction de Gaza, et en quelque sorte, le retour de l'Autorité palestinienne à la Bande de Gaza, même si cela n'est que symbolique.
Et d’ajouter que "l'Egypte effectue des pourparlers quotidiens avec les parties israélienne et palestinienne portant sur plusieurs questions, dont (l’aboutissement à) un éventuel accord de cessez-le-feu à long terme à Gaza".
Au mois de mai dernier, et durant 11 jours, un affrontement militaire a eu lieu entre l'armée d'occupation israélienne et les factions de la résistance à Gaza, qui se sont dénoués avec lourd bilan de morts et de blessés palestiniens, ainsi que la destruction de centaines de logements et d'installations gouvernementales et commerciales dans la Bande de Gaza.
Abbas Kamel a ajouté que l'accord espéré stipule également un échange de prisonniers entre Israël et le Hamas, que l'Égypte s'efforce de réaliser “jour et nuit“, selon son expression.
Il a estimé que cet accord “devrait commencer par la libération des prisonniers palestiniens âgés, des femmes et des adolescentes palestiniennes dans les prisons israéliennes“.
Il a aussi fait savoir que “la question de la restitution des corps des deux soldats israéliens et de la libération de deux civils israéliens détenus par le Hamas, à Gaza, devrait également être abordée“.
Kamel a affirmé que l'accord englobe également la prise de "plus de mesures économiques et d’aide humanitaire au profit des civils à Gaza".
Plus de deux millions de Palestiniens vivent dans la Bande de Gaza, dans des conditions de vie extrêmement précaires, à la suite du blocus israélien incessant imposé contre la Bande, depuis que le Hamas a remporté les élections législatives, au cours de l'été 2006.
L'accord espéré stipule également, selon Abbas, "une sorte de retour de l'Autorité palestinienne à Gaza, même si cela n'est que symbolique".
La division dans les rangs palestiniens a prévalu depuis que le Hamas a pris le pouvoir à Gaza à l'été 2007, sur fond de divergences qui existent toujours avec le Mouvement de libération nationale palestinien, Fatah, dirigé par le président palestinien Mahmoud Abbas.
Abbas Kamel a affirmé que l'Egypte souhaite "voir le nouveau gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne à Ramallah entamer une sorte de dialogue politique", notant que "des pourparlers à un niveau inférieur peuvent être entamés".
Les négociations entre les parties palestinienne et israélienne sont suspendues depuis avril 2014, en raison de la persistance d'Israël dans ses projets de colonisation, de son refus de libérer d'anciens prisonniers et de son rejet de la solution à deux États.
Le chef des renseignements égyptiens s'est dit "satisfait" de l'état des relations entre le Caire et Tel-Aviv, et a qualifié la rencontre d’al-Sissi et du Premier ministre israélien, Naftali Bennett, dans la ville égyptienne de Charm el-Cheikh, à la mi-septembre, d'"exceptionnellement bonne". "
Et d’ajouter qu’“il se rendra à Tel Aviv plus tard, ce mois-ci, pour s'entretenir avec Bennett et d'autres hauts responsables“, lors de sa deuxième visite depuis l'entrée en fonction du nouveau gouvernement israélien, le 13 juin dernier.
Il devrait également se rendre à Ramallah, au centre de la Cisjordanie occupée, pour s’entretenir avec le président Abbas.
* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.
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