AA/Dhaka/ SM Najmus Sakib

Le Bangladesh a exprimé dimanche son mécontentement après une manifestation organisée devant sa mission diplomatique dans la capitale indienne, New Delhi, qualifiant cette « manifestation de malfaiteurs » d’inacceptable et de « hautement regrettable ».

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a déclaré : « Les malfaiteurs ont été autorisés à mener leurs activités juste à l’extérieur du périmètre de la Haute Commission, provoquant la panique parmi le personnel à l’intérieur du complexe. La Haute Commission n’a reçu aucune information préalable concernant cet événement organisé. »

Le ministère a également rejeté « la tentative des autorités indiennes de présenter une attaque isolée contre un citoyen bangladais, appartenant à la communauté hindoue, comme une attaque contre les minorités ».

« Il est du devoir de tous les gouvernements de la région d’assurer la protection des minorités dans leurs pays respectifs », précise encore le communiqué.

De son côté, le conseiller bangladais aux Affaires étrangères, Touhid Hossain, a indiqué à des journalistes à Dhaka que la famille du haut-commissaire du Bangladesh se sent « en danger » depuis l’incident survenu samedi soir.

Soulignant que l’emplacement de la mission à Delhi se situe dans une zone diplomatique hautement sécurisée, TouhidHossain s’est interrogé : « Pourquoi des extrémistes hindous peuvent-ils entrer dans cette zone ? », ajoutant que si leur accès avait été empêché, « un tel incident ne se serait pas produit ».

Un groupe de manifestants s’est rassemblé samedi soir devant la Haute Commission du Bangladesh à New Delhi. Dimanche, le porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, Randhir Jaiswal, a affirmé qu’un petit groupe de « 20 à 25 jeunes » s’était réuni pour « protester contre le meurtre d’un homme hindou au Bangladesh », selon IndiaToday.

Il a assuré que la manifestation était « pacifique, brève et ne constituait aucune menace pour la sécurité ».

L’homme hindou a été tué jeudi soir dans le district central de Mymensingh, au Bangladesh.

Le ministère bangladais des Affaires étrangères a toutefois indiqué avoir pris note de l’engagement de l’Inde à garantir la sécurité et la protection de toutes les missions diplomatiques bangladaises sur son territoire.

Les relations entre les deux voisins d’Asie du Sud restent tendues depuis le soulèvement de l’an dernier qui a renversé l’ancienne Première ministre Sheikh Hasina, après quinze ans au pouvoir. Cette dernière se trouve en Inde depuis août dernier.

Selon les Nations unies, environ 1 400 personnes ont été tuées et des milliers d’autres blessées lors des manifestations qui ont conduit à la chute du régime de Sheikh Hasina.

*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir