Politique

L'Azerbaïdjan dénonce les violations répétées de sa souveraineté territoriale par un député français

La Diplomatie azerbaïdjanaise a condamné le "comportement irresponsable et provocateur" de plusieurs élus français, qui "sape les efforts pour rétablir la paix dans la région après le conflit".

1 23  | 17.09.2021 - Mıse À Jour : 17.09.2021
L'Azerbaïdjan dénonce les violations répétées de sa souveraineté territoriale par un député français Leyla Abdullayeva, porte-parole de la Diplomatie azerbaïdjanaise

France

AA / Paris / Ümit Dönmez

L'Azerbaïdjan a dénoncé jeudi, par communiqué, les violations répétées de sa souveraineté territoriale par un député français.



Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a commenté sur les violations du droit national et international, commises mardi 14 septembre par François Pupponi, lors de sa visite de la ville azerbaïdjanaise de Khankendi, chef-lieu la région du Haut-Karabagh, récemment libérée de trois décennies d'occupation arménienne.

"Le mardi 14 septembre, je me suis rendu à l’inauguration du centre de la francophonie Paul Eluard à Stepanakert en Artsakh en compagnie de Pascal Doll, maire de #Arnouville", déclarait, le député MoDem de la 8e circonscription du Val-d'Oise, dans une publication sur « Twitter », en empruntant les appellations employées par les séparatistes arméniens en référence aux localités qui sont reconnues comme azerbaïdjanaises par le droit international.

Leyla Abdullayeva, porte-parole de la Diplomatie azerbaïdjanaise, a indiqué dans son communiqué que le député Pupponi n'en était pas à sa première violation de la souveraineté azerbaïdjanaise.

"Il se distingue par sa position ardente anti-azerbaïdjanaise. Le nom du député français est inclus dans la liste des citoyens étrangers qui sont interdits d’entrer dans notre pays en raison de ses violations des lois de l’Azerbaïdjan", notait la diplomate azerbaïdjanaise avant de préciser qu'"une interdiction d’entrer en Azerbaïdjan sera également prononcée" contre deux élus de communes du Val-d'Oise, le maire d’Arnouville, Pascal Doll, ainsi que l'adjoint au maire de Sarcelles, Antony Yalap, ayant accompagné Pupponi lors de cette visite illégale.

"Ce comportement irresponsable et provocateur des représentants français est inacceptable, et il sape les efforts pour rétablir la paix dans la région après le conflit", notait enfin Abdullayeva.

Dans une autre publication sur Twitter, l'ancien maire de Sarcelles, connu pour son premier essai polémique sur ce qu'il présente comme un envahissement des "quartiers" français par "les islamistes", reconnaissait l'utilisation des fonds de la commune française pour financer "un avenir à la hauteur [des] ambitions" séparatistes arméniennes, le député soulignant sa "fierté" et sa "détermination".



Entre 2005 et 2017, Pupponi avait causé plusieurs polémiques, notamment pour avoir réservé un créneau horaire à la piscine municipale pour une association juive refusant qu'hommes et femmes se baignent en même temps, l'élu étant accusé de clientélisme envers des communautés religieuses, impliquant la visite des lieux de culte aux heures de rassemblements, l'ancien maire allant jusqu'à promettre le même terrain à des associations cultuelles et culturelles de différentes communautés religieuses, selon Mediapart.

Dans un autre communiqué, la porte-parole de la Diplomatie azerbaïdjanaise a annoncé que Bakou intenterait une action en justice contre l'Arménie devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour violation de la "Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale", Bakou évoquant des cas documentés de déplacement forcé, torture, meurtre et mauvais traitements d'Azerbaïdjanais en raison de leurs origines ou appartenances ethniques.

Pour rappel, un cessez-le-feu a été signé entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie dans la nuit du 9 au 10 novembre 2020, suite à la guerre de 44 jours, s'étant conclue par la fin de l'occupation arménienne depuis 28 ans, de huit régions azerbaïdjanaises incluant le Haut-Karabagh.

Environ un million de civils azerbaïdjanais ont été déplacés de force de ces régions par les forces arméniennes qui ont massacré des milliers d'entre eux. À ce jour, plus de 3890 Azerbaïdjanais sont toujours portés disparus depuis la première guerre du Karabagh.

Quatre résolutions du Conseil de Sécurité (822, 853, 874 et 884) et deux résolutions de l'Assemblée générale des Nations Unies, reconnaissent la souveraineté de la République d'Azerbaïdjan sur le territoire du Haut-Karabagh, cette souveraineté étant également reconnue par la République Française.

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