Politique

L'Algérie décide d'accueillir des réfugiés syriens bloqués en territoire marocain

- Un groupe de ressortissants syriens, dont une femme enceinte et des enfants, se trouve bloqué, depuis le 17 avril dernier à Figuig, en territoire marocain.

Mohamed Hedi Abidellaoui  | 01.06.2017 - Mıse À Jour : 02.06.2017
L'Algérie décide d'accueillir des réfugiés syriens bloqués en territoire marocain

Alger


AA/ Alger/ Karim Kabir

L'Algérie a décidé d’accueillir, à titre «humanitaire », un groupe de ressortissants syriens, dont une femme enceinte et des enfants, bloqués, depuis le 17 avril dernier à Figuig, à l’extrême Est du Maroc (370 km sud d’Oujda), tout près de la frontière algérienne, a indiqué jeudi le ministère algérien des Affaires étrangères.

«Le représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), Hamdi Boukhari, a été reçu ce jour au ministère des Affaires étrangères où il a été informé de la décision des plus hautes autorités algériennes d’accueillir, à titre humanitaire, sur son territoire, le groupe de ressortissants syriens, dont une femme enceinte et des enfants, qui se trouve bloqué, depuis le 17 avril dernier à Figuig en territoire marocain », a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif à l’agence officielle APS.

«Ce geste humanitaire exceptionnel que l’Algérie consent tient compte de la situation particulièrement difficile dans laquelle se trouve ce groupe et procède de la volonté de l’Algérie d’y mettre un terme en ce mois sacré du Ramadhan en accueillant sur son territoire les membres de ce groupe de migrants syriens, d’assurer leur hébergement, de leur prodiguer les soins nécessaires et de leur permettre, si tel est leur souhait, de rejoindre d’autres membres de leurs familles, dans le cadre d’un regroupement familial dans d’autres pays », a-t-il dit.

«L’Algérie consent ce geste par devoir de solidarité avec le peuple frère de Syrie dans l’épreuve qu’il traverse », ajoute Benali Cherif, rappelant que «c'est ce même devoir de solidarité qui a conduit l’Algérie à accueillir sur son sol, depuis le début de la crise touchant ce pays frère, plus de quarante mille syriens qui ont bénéficié d’un dispositif leur permettant de jouir de facilités en matière de séjour, de libre circulation, de scolarisation, d’accès aux soins médicaux, au logement et à l’exercice d’activités commerciales ».

Cette annonce du ministère des Affaires étrangères algérien intervient au lendemain de l’appel lancé par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) aux deux pays, l’Algérie et le Maroc, pour mettre « fin au calvaire » des 41 Syriens dont des enfants.

Le "HC demande d’urgence un passage sûr et l’admission pour le groupe de Syriens confrontés à des conditions déplorables et bloqués à la frontière entre l’Algérie et le Maroc ", a indiqué l’agence onusienne dans un communiqué.

«Le HCR est profondément préoccupé par la détérioration rapide des conditions pour ce groupe de réfugiés syriens vulnérables, et appelle l’Algérie et le Maroc à répondre d’urgence aux besoins humanitaires, à faciliter l’accès pour ces réfugiés et à leur permettre de rejoindre un lieu sûr et/ou d’être réunis avec leurs familles », souligne le texte.

« Il est urgent d’agir et nous appelons les deux gouvernements à prendre des mesures immédiates et constructives pour défendre les impératifs humanitaires internationaux et évacuer ce groupe vulnérable », note le m^me document.

Début Mai, plusieurs associations (marocaines, tunisiennes, françaises, algériennes, turques…) ont publié un communiqué commun critiquant sévèrement les autorités algériennes et marocaines qui passent, selon elles, « leur temps à se renvoyer la responsabilité de cette situation dramatique sans venir en aide à ces réfugiés ». Elles ont considéré qu'elles «sont coupables de non-assistance à personnes en danger ».
Il faut dire que la situation de ces réfugiés n’avait pas manqué de donner lieu à un échange « d’amabilités » entre Alger et Rabat.

Le 21 avril dernier, quelques jours après l’éclatement de l’affaire, le ministère de l’intérieur marocain publie un communiqué et accuse les autorités algériennes d’avoir expulsé ces réfugiés de leur territoire vers le Maroc.

Dans un geste de réciprocité, Alger a également convoqué l’ambassadeur marocain en Algérie pour lui dire « le caractère totalement infondé de telles accusations qui ne visent qu’à nuire à l’Algérie », selon un communiqué du ministère des affaires étrangères.



Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın