AA - Tunis

La Tunisie célèbre, samedi, le 63ème anniversaire de la République, proclamée en 1957 par les membres de l’Assemblée nationale constituante (ANC) ayant voté pour le passage de la monarchie à l’instauration de la République en Tunisie.

Alors qu’en 2019 la fête de la République avait coïncidé avec la disparition du président de la République feu Béji Caïd Essebsi, cette année les Tunisiens célèbrent le 63ème anniversaire de la République dans un climat de crise politique aiguë.

Dans l’hémicycle du Bardo, le président du Parlement, Rached Ghannouchi, fait l’objet d’une motion de retrait de confiance déposée contre lui par 73 députés. Une session plénière y sera dédié, jeudi 30 juillet, pour décider du sort du leader du mouvement Ennahdha.

Toujours au Parlement, le bras de fer se poursuit entre les députés du mouvement d'obédience islamique Ennahdha, les élus de la Coalition Al Karama et leurs collègues du Parti Destourien Libre (PDL). Au menu, accrochages et échanges d’accusation permanents au moment où le pays traverse une crise économique sans précédent.

Le chef du gouvernement de gestion des affaires courantes, Elyès Fakhfakh avait fait savoir, jeudi, que “le pays est au bord de la faillite, tous les indicateurs économiques sont au rouge, le taux de croissance est à -6% et l’endettement du pays a dépassé 60% du PIB pour la dette extérieure”.

Ayant présenté sa démission sur fond de “soupçons de conflit d’intérêts” et une crise avec Ennahdha, le plus grand bloc parlementaire, le Premier ministre démissionnaire avait, en réponse, limogé tous les ministres du parti d’obédience islamique.

De son côté, le président la République Kaïs Saïed a évoqué, mercredi, l’existence de complots avec l’étranger contre la légalité en Tunisie.

“Ceux qui penseraient violer la légalité, à l’intérieur du pays ou depuis l’extérieur, (doivent comprendre que) nos forces armées feront face à ces complots ourdis…notre héroïque armée nationale ripostera à toute agression visant la Tunisie en violant la légalité”, a-t-il averti.

Samedi, le Président Saïed désignera la personnalité chargée de former le nouveau gouvernement et faire face à la crise politique, économique et social que connaît le pays. Le Premier ministre désigné doit obtenir la confiance du Parlement pour prendre les règnes du gouvernement.

Il est à noter qu’à ce jour, six Président se sont succédés à la tête de la République tunisienne, Habib Bourguiba, Zine Abidine Ben Ali, Fouad Mbazâa, Moncef Marzouki, Béji Caïd Essebsi et Kaïs Saïed.