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La Tanzanie appelle les pays du Bassin du Nil à réviser l’accord d’Entebbe

"La révision de l’accord sur le partage des eaux du Nil devrait prendre en considération les besoins de l’Egypte, pays désertique et fortement peuplé"

27.05.2014 - Mıse À Jour : 27.05.2014
La Tanzanie appelle les pays du Bassin du Nil à réviser l’accord d’Entebbe

AA/ Dodoma/ Peter Saramba Ongeri

La Tanzanie a appelé à la révision de l’accord cadre d’Entebbe, signé en 2010 par des pays du Bassin du Nil, en vue de prendre en considération les besoins en eau de l’Egypte, selon le correspondant d’Anadolu.

« La Tanzanie estime que la clause qui prévoit le partage à part égale des ressources du Nil entre les pays riverains devrait être révisée en faveur de l’Egypte, puisque il s’agit d’un pays désertique, dont le Nil est l’artère de vie », a écrit le chef de la diplomatie tanzanienne, Bernard  Bernard Kamillius Membe dans un document soumis au Parlement de son pays dans la séance de Lundi.

Réunis en 2010 à Entebbe, les représentants de l'Ethiopie, l'Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie ont signé un accord cadre pour revendiquer une part plus importante des eaux du Nil. Burundi a rejoint, une année plus tard, cet accord qui permet de se détacher d’un ancien traité de l’époque coloniale qui accorde la part de lion des eaux du fleuve à l’Egypte et au Soudan.

 Membe a souligné qu’il faut prendre en considération la population de l’Egypte, un pays désertique, dépourvu de rivières, de nappes d’eau ou des précipitations suffisantes. En plus, l’Egypte compte 90 millions d’habitants selon un recensement datant de février dernier.

Le chef de la diplomatie tanzanienne a formulé l’espoir que les pays du Bassin du Nil puissent se réunir et débattre de l’accord de 2010.

« La Tanzanie prévoit de convoquer une réunion de tous les pays du Bassin du Nil pour réviser ce traité, en considérant les besoins économiques de l’Egypte », a souligné Membe.

Les ministres des Affaires étrangères et les ministres chargés des ressources en eau des pays du bassin du Nil participeront à cette réunion, selon la conception tanzanienne.

Interrogé par un député sur l’impact de la scène politique en Egypte sur l’économie tanzanienne, le ministre a nié toute répercussion négative à cet égard.  En revanche, poursuit-il, son ministère ainsi que d’autres ont entrepris des efforts pour apprécier les échanges économiques entre les deux pays.

Récemment, EgyptAir a inauguré un nouveau vol reliant le Caire à Dar es-Salaam. Durant l’exercice 2012-2013, la compagnie égyptienne a transporté plus de 13 mille touristes vers les zones touristiques tanzaniennes. «Et c’est un indice que les choses vont bien », a-t-il commenté.

Plusieurs pays du bassin du Nil, dont l’Ethiopie,  estiment que les traités qui régissent le partage des eaux du fleuve remontent à l’époque coloniale et n’engagent pas les autorités actuelles. L’Egypte de son côté se base sur un principe fondamental du droit international selon lequel les traités, notamment des frontières et la situation géographique, restent en vigueur en cas de changement des autorités.

L’Ethiopie, l’Ouganda, le Rwanda, le Tanzanie et le Kenya ont signé l’accord d’Entebbe qui prévoit une nouveau partage "équitable et raisonnable" des eaux du Nil.

L’Egypte a qualifié cet accord d’illégal puisqu’il enfreint le droit international, alors que le Soudan a refusé de signer ce traité qui touche à ses ressources hydriques.

Le bassin du Nil compte onze pays, à savoir Érythrée, l’Ouganda, l’Ethiopie, le Soudan, le Soudan du Sud, le Congo RDC, le Burundi, la Tanzanie, le Rwanda, le Kenya et l’Egypte.  

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