La société civile burundaise: "Non" à un 3 ème mandat du Président Pierre Nkurunziza
Plus de 300 organisations burundaises ont lancé une campagne de mobilisation baptisée "arrêtons le 3ème mandat pour le Chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza".

AA/ Bujumbura/ Nzosaba Jean Bosco/ Ndabashinze Renovat
304 organisations de la société civile burundaise ont lancé, lundi à Bujumbura, une vaste campagne de mobilisation baptisée «arrêtons le 3ème mandat pour le Chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza ».
Alors que la prochaine élection présidentielle a été fixée au 26 juin 2015 et qu’un éventuel second tour aura lieu le 27 juillet 2015, selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), la société civile réclame que le président, au pouvoir depuis 2005, annonce officiellement qu'il ne se présentera pas candidat, a indiqué, lors d'un point de presse, Vital Nshimirimana, délégué général du Forum pour le renforcement de la société civile (Forsc), s’exprimant au nom de ces organisations.
« Ce que nous exigeons du président de la République, c’est de sortir de son silence et dire qu’il n’est pas candidat en 2015. Cela mettrait de la lumière sur l’avenir du pays et n’empièterait en rien à ses pouvoirs constitutionnels », a insisté Nshimirimana.
«Les lois en vigueur au Burundi sont formelles : nul n’a le droit d’exercer plus de deux mandats successifs au sommet de l’Etat, c’est explicite dans la Constitution du 18 mars 2005, elle-même inspirée des Accords de Paix pour la réconciliation des Burundais, autrement ce serait un coup d’état constitutionnel», a-t-il ajouté.
Le 20 mars 2014, Pierre Nkurunziza, avait avancé un projet de révision de la constitution, qui fut finalement rejeté par l’Assemblée nationale. D’après la loi burundaise, il doit attendre une année pour soumettre, à nouveau, le même texte, à l’adoption des députés, ce qui signifie qu'il pourrait lancer une deuxième tentative avant les élections du mois de juin.
En outre, la société civile et l’opposition estiment que le chef de l’Etat a encore la possibilité de passer en force à la Cour constitutionnelle puisque cette dernière, "tout comme d’autres instances judiciaires burundaises sont en manque d’indépendance" et pourrait donc "légaliser" sa demande d'une troisième candidature, a soutenu Nshimirimana.
"Cela serait donc une erreur d’imaginer que cette même Cour puisse dire non à la candidature de l’actuel président de la République qui l’a désignée et qui a nommé les magistrats y siégeant", a-t-il ajouté.
Le chef de l'Etat burundais, ne s'est toujours pas exprimé sur sa position de briguer ou non, un troisième mandat, jusqu'à lundi 15h50 GMT.
Le vaste mouvement de refus du 3ème mandat est dirigé et suivi entre autres, par le Forum pour le renforcement de la société civile (FORSC), le forum pour la conscience et le développement, la ligue burundaise des droits de l’Homme (ITEKA), l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, (OLUCOME).