La Palestine salue l’extension de la compétence de la CPI aux Territoires occupés
-Des responsables palestiniens ont appelé la Cour à accélérer ses procédures judiciaires pour traiter les affaires qui lui ont été soumises

Ramallah
AA / Ramallah (Cisjordanie occupée) / Awadh Errajoub
Des responsables palestiniens ont salué, vendredi, la décision de la chambre préliminaire de la Cour Pénale Internationale (CPI), d’étendre sa compétence à l’ensemble des Territoires palestiniens occupés en 1967, y compris la Bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est.
Le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a souligné, selon l’agence de presse palestinienne (WAFA, Officiel) que cette décision représente une « victoire de la justice et de l’Humanité, des valeurs de droit, de justice et de liberté, et rend justice au sang des victimes et à leurs proches qui souffrent de leur disparition ».
Il a ajouté que cette décision « représente une sorte de message aux auteurs des crimes que leurs crimes sont imprescriptibles et qu’ils doivent rendre des comptes », considérant que cela est « une victoire de la Cour elle-même qui a fait échouer les tentatives d’Israël de conférer un cachet politique aux délibérations de la CPI ».
Shtayyeh a demandé à la CPI « d’accélérer les procédures judiciaires pour trancher les dossiers qui lui sont soumis, à savoir les crimes commis par Israël durant trois guerres lancées contre la Bande de Gaza, en plus des dossiers des prisonniers et de la colonisation ».
De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Riadh al-Maliki, a souligné que cette décision « permet à la Procureure générale de la Cour Pénale Internationale d’ouvrir une enquête pénale de manière immédiate ».
Al-Maliki a appelé, dans un communiqué dont l'Agence Anadolu a eu copie, la procureure générale à la « nécessité de diligenter une enquête pénale dans les plus brefs délais jusqu’à tenir des procès des responsables de l’Etat israélien d’occupation pour leurs actes criminels à l’endroit du peuple palestinien ».
De son côté, Dr Omar Awadhallah, président de la Direction générale des Nations Unies et de leurs institutions au ministère palestinien des Affaires étrangères, a déclaré à l'Agence Anadolu que "la CPI est en mesure dès maintenant d’ouvrir une enquête sur les crimes commis dans les Territoires palestiniens".
Le membre du comité central du Mouvement Fatah, Hussein al-Cheikh, a accueilli favorablement la décision de la CPI.
Dans un post publié sur son compte, al-Cheikh a souligné que la « décision de la CPI qui considère la Palestine comme étant un membre en vertu du Traité de Rome et qui étend la compétence de la Cour aux affaires survenues sur les territoires palestiniens et les plaintes déposées par l’Autorité, est une victoire de la justice, du droit, de la liberté et des valeurs éthiques dans le monde ».
Dans un autre communiqué, dont l'Agence Anadolu a eu copie, le Mouvement Fatah a indiqué que « le temps est venu pour que les criminels de guerre israéliens payent le prix de leurs forfaits commis contre le peuple palestinien et que ces crimes sont imprescriptibles ».
Dans le même ordre d’idées, le président du Conseil national palestinien, Salim Zaanoun, a relevé que « la décision de la Cour est intervenue en dépit des pressions exercées sur la juridiction pour l’en dissuader, chose qui lui permet d’amorcer l’ouverture d’enquêtes au sujet des plaintes déposées par l’Etat de la Palestine contre Israël et ses crimes ».
Dans un communiqué relayé par WAFA, Zaanoun a ajouté que la décision est de nature à « constituer une dissuasion aux chefs de l’Occupation de poursuivre leurs crimes contre notre peuple désarmé, en particulier les crimes commis quotidiennement en termes d’assassinats, d’interpellations et d’agressions des lieux sacrés ».
La Cour pénale internationale (CPI) a décidé, vendredi, d'étendre sa compétence territoriale aux Territoires occupés par Israël depuis 1967, à savoir la Bande de Gaza et la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.
C'est ce qui ressort d'un communiqué rendu public vendredi par la CPI sur son site internet.
Cela est intervenu dans le cadre de l’accord de la Cour (qui siège à La Haye) d’enquêter sur d’éventuels crimes de guerre qu’Israël a commis, selon le réseau américain ABC News.
« Aujourd'hui, le 5 février 2021, la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (« CPI » ou « la Cour ») a décidé, à la majorité, que la compétence territoriale de la Cour dans la situation en Palestine, un Etat partie au Statut de Rome de la CPI, s'étend aux territoires occupés par Israël depuis 1967, à savoir Gaza et la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est », indique le communiqué.
Cette décision balise la voie à l’ouverture par la Cour d’une enquête sur les crimes militaires de guerre commis par la machine de guerre israélienne.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a signé, à la fin du mois de décembre 2014, le Statut de Rome et ses annexes.
La Cour Pénale a approuvé la requête formulée par la Palestine qui est devenue membre au début du mois d’avril 2015.
En mai 2018, la Palestine a déposé une demande officielle pour ester auprès de la CPI et lui transmettre le dossier des crimes de guerre israéliens commis à l’encontre du peuple palestinien.
En décembre 2019, la Cour a décidé de diligenter une enquête sur les crimes de guerre commis par Israël en Cisjordanie, dans la Bande de Gaza et à Jérusalem-est après l’élection de la Palestine, durant le même mois, et pour la première fois, en tant que membre du Bureau exécutif de la Cour au cours d’une réunion tenue aux Pays-Bas.
Au mois d’avril 2020, le Bureau de la Procureure générale de la CPI a publié un rapport de la chambre préliminaire I qui confirme le droit de la Palestine à recourir à la Cour et la décision du vendredi est venu délimiter sa compétence territoriale.
*Traduit de l'arabe par Hatem Kattou
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