La Fondation humanitaire de Gaza suspend la distribution de l'aide en raison de « troubles civils »
- Le commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini a pour sa part qualifié le nouveau système de distribution de l'aide de « gaspillage de ressources et de distraction des atrocités » commises par l'armée israélienne
Ankara
AA / Ankara - Tunis / Ahmed Asmar – M. Belhaj
L’organisation privée soutenue par Israël et les Etats-Unis a déclaré, mercredi, que la distribution de l'aide dans l’enclave palestinienne était toujours suspendue, en raison de « troubles civils ».
La Fondation humanitaire de Gaza (Gaza Humanitarian Fund, GHF) a déclaré, dans un communiqué cité par le radiodiffuseur public israélien KAN, que l'opération avait été suspendue temporairement en raison de « troubles civils ».
La GHF a indiqué qu'elle prenait des mesures pour « assurer la sécurité » avant de reprendre la distribution de l'aide à Gaza, sans donner de date précise.
Mardi, des travailleurs américains affiliés à la GHF ont été évacués de la ville de Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza, après que des milliers de Palestiniens se sont rués sur ses installations de distribution d'aide.
Le même jour, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a averti que les récents rapports sur la distribution de l'aide par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF) risquaient de détourner l'attention des priorités humanitaires urgentes à Gaza, telles que l'accès durable, les conditions de sécurité et l'approbation accélérée des fournitures d'urgence.
« C'est une distraction par rapport à ce qui est réellement nécessaire, à savoir la réouverture de tous les points de passage vers Gaza, un environnement sûr à l'intérieur de Gaza et une facilitation plus rapide des missions et des autorisations pour toutes les fournitures d'urgence qui sont juste à l'extérieur de la frontière et qui doivent entrer », a déclaré Jens Laerke, porte-parole de l'OCHA, à la presse à Genève.
Pour sa part, le commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini a qualifié, mardi, le nouveau système de distribution de l'aide dans la Bande de Gaza de « gaspillage de ressources et de distraction des atrocités » commises par l'armée israélienne depuis 20 mois de guerre génocidaire.
Lors d'une conférence de presse dans la capitale japonaise, Tokyo, Lazzarini, a expliqué que la réduction du nombre de points de distribution dans la Bande de Gaza, de 400 points gérés par l'ONU et les organisations internationales, à 3 ou 4 gérés par une organisation privée, a pour but de forcer les habitants de Gaza au déplacement.
« La distribution de l'aide en trois ou quatre points oblige les Gazaouis à se déplacer, alors que l'aide était auparavant distribuée en 400 points, » a-t-il souligné, cité dans un communiqué de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
Et de renchérir que les Israéliens avaient l'intention de repousser les Palestiniens de la Bande de Gaza vers le sud de l’enclave, dans une zone estimée à « 20-25 % de la superficie » du territoire.
Faisant fi des appels internationaux à un cessez-le-feu, l'armée israélienne poursuit sa guerre génocidaire contre la Bande de Gaza, depuis octobre 2023, tuant plus de 54 000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants.
En novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la Bande de Gaza.
Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de la guerre qu'il mène contre la population civile dans l'enclave palestinienne.
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