AA/ Rabat/ Mohammed Taleb

Le président français Emmanuel Macron, en visite d’amitié et de travail au Maroc, et le roi Mohamed VI se sont attardés sur la situation dans le Rif marocain en proie à une contestation populaire depuis des mois, le conflit libyen et la crise du Golfe.

S’exprimant en conférence de presse à l’issue de son entretien avec le roi au cabinet royal de Rabat, Macron a indiqué que le roi lui a fait part de sa préoccupation de ce qui se passe dans le Rif, « région qui lui est chère et où il a l’habitude de passer du temps (vacances d’été) ».

« Il ne m'appartient pas ici de porter un jugement sur un sujet de politique intérieure. Néanmoins, j'ai senti que le Roi considère qu'il est légitime et normal qu'il y ait des manifestations, c'est un droit constitutionnel, contrairement à d'autres pays », a affirmé le chef de l’Etat français.

Mohammed VI souhaite, selon lui, apaiser la situation en apportant des réponses concrètes, aux revendications des populations de cette région.

La province d’Al Hoceima (nord du pays) connaît, depuis octobre dernier, un mouvement de contestation populaire qui dit lutter pour le développement et le désenclavement du Rif.

Insistant, par ailleurs, sur l’impératif qu’il y a à booster la coopération bilatérale entre son pays et le Maroc, Macron a fait part de la volonté de la France « d’accompagner les réformes qui sont aujourd’hui menées par le Roi : modernisation des institutions avec la réforme institutionnelle décidée en 2011, émergence économique avec l’insertion du Maroc dans les réseaux et la mondialisation et enfin le développement social et territorial avec les programmes de lutte contre les inégalités et les initiatives de régionalisation avancée ».

La crise du Golfe a eu la part de lion pour ce qui est des sujets régionaux et internationaux abordés par les deux dirigeants. Emmanuel Macron a, à ce propos, annoncé qu’il s'entretiendrait dans les prochains jours avec les dirigeants d'Arabie Saoudite, des Emirats arabes unis et avec l'émir du Qatar entre autres pour trouver une issue à la crise.

L’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn et d’autres pays arabes ont récemment annoncé la rupture de leurs relations avec le Qatar, l’accusant de soutien au terrorisme.

S’agissant de la crise libyenne, le dirigeant français a indiqué à la presse : « Je crois que la volonté commune est de trouver les voies et moyens d'une stabilisation de (la Libye) qui est une préoccupation en terme de sécurité de la région et en terme de route migratoire ».

Arrivé mercredi à Rabat, le président français devra quitter le Maroc jeudi soir.