La CEDH rejette la demande de Dieudonné sur la liberté d'expression
"La Convention européenne des droits de l’homme ne protège pas les spectacles négationnistes et antisémites", la Cour européenne.

Alsace
AA - Strasbourg - Bilal Muftuoglu
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a rejeté mardi la requête de l'humoriste français Dieudonné M’Bala M’Bala, invoquant la liberté d'expression pour ses propos jugés antisémites.
Saisie par Dieudonné pour les condamnations qu'il a subies en France pour "injure publique envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie", la Cour a estimé, à la majorité, la requête irrecevable.
Condamné en France pour ses propos jugés antisémites lors de son spectacle en 2008, Dieudonné invoquait dans sa requête l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression. Or, la Cour a évoqué de son côté, "une démonstration de haine et d’antisémitisme", ainsi que d’"une remise en cause de l’holocauste".
"La Convention européenne des droits de l’homme ne protège pas les spectacles négationnistes et antisémites", a encore souligné la CEDH dans sa décision.
Dieudonné "tente de détourner l’article 10 de sa vocation", a aussi estimé la Cour, dès lors qu'il utiliserait son droit à la liberté d’expression à "des fins contraires au texte et à l’esprit de la Convention" et qui, "si elles étaient admises, contribueraient à la destruction des droits et libertés garantis par la Convention".
Le Tribunal de grande instance de Paris avait condamné Dieudonné en 2009 à une amende de 10 000 euros pour injure envers personnes d’origine ou de confession juive.
Outre ses condamnations pour ses propos antisémites, le comédien français avait été condamné mars dernier par le tribunal correctionnel de Paris à 22 500 euros en jours-amende pour ''provocation à la haine raciale'', notamment à cause des propos qu'il a prononcés à l'encontre du journaliste français Patrick Cohen lors d'un de ses spectacles en 2014.
Une autre condamnation à l'encontre de Dieudonnéavait été prononcée toujours mars dernier et par la même instance judiciaire, sous forme de deux mois de prison avec sursis pour "apologie du terrorisme", dans un message qu'il avait diffusé sur Facebook, peu après les attentats qui avaient touché en France début janvier.
Le comédien français avait publié un message au soir de la marche républicaine le 11 janvier à la suite des attentats, affirmant se sentir ''Charlie Coulibaly''. La première partie du message, ''Charlie'', était une allusion à Charlie Hebdo, le journal satirique qui avait fait l'objet d'un attentat terroriste début janvier, faisant douze morts. Par ''Coulibaly'', Dieudonné se référait à Amedy Coulibaly, l'auteur d'un attentat contre une épicerie casher à Paris et responsable de la mort de quatre personnes.
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