AA / Istanbul / Rania Abu Shamala

L’émissaire spécial du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, a remercié samedi la Türkiye, le Qatar et l’Égypte pour leurs efforts de médiation ayant permis d’aboutir à un accord de cessez-le-feu à Gaza, qualifiant leur rôle de « crucial et essentiel » dans la fin de la guerre.

S’exprimant devant des milliers de personnes rassemblées à la Place des Otages à Tel-Aviv, avant le retour attendu des captifs israéliens dans le cadre de la première phase de l’accord, Witkoff a rendu hommage aux dirigeants arabes et musulmans ayant contribué à cette entente.

« Trump a montré au monde que la force et la paix vont de pair. Elles ne s’opposent pas, elles se complètent », a-t-il déclaré.
« Aux dirigeants arabes et à nos partenaires qui ont joué un rôle déterminant dans ces négociations, notamment le président Recep Tayyip Erdogan pour la Türkiye, le cheikh Mohammed bin Abdulrahman et l’émir du Qatar, ainsi que le président Abdel Fattah al-Sisi d’Égypte, je veux dire : merci. »

Witkoff a également exprimé sa gratitude envers le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, une mention qui a suscité des huées dans la foule.

Mais lorsque le nom de Donald Trump a été évoqué, le public a acclamé et scandé : « Merci, Trump ».

Selon le quotidien israélien Haaretz, des représentants des familles d’otages avaient rencontré Witkoff et Jared Kushner, le gendre de Trump, avant le discours prévu des émissaires à Tel-Aviv.

Le rassemblement de samedi a attiré des milliers d’Israéliens, alors que se poursuivaient les préparatifs pour la mise en œuvre de la première phase de l’accord, qui prévoit la libération des otages détenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens. L’événement a également vu la participation de Kushner et de la fille de Trump, Ivanka.

Tel-Aviv estime que 48 Israéliens sont toujours détenus à Gaza, dont 20 seraient encore en vie, tandis que plus de 11 100 Palestiniens sont incarcérés en Israël, dont beaucoup subissent torture, privations et négligence médicale, des conditions qui ont conduit à plusieurs décès, selon des rapports de médias et d’organisations de défense des droits humains palestiniennes et israéliennes.

En effet, la première phase du cessez-le-feu est entrée en vigueur vendredi à midi (09h00 GMT). Les forces israéliennes ont alors procédé à un retrait progressif jusqu’à la “ligne jaune”, déclenchant une fenêtre de 72 heures pour les échanges.

Selon des informations rapportées, la deuxième phase de l’accord prévoit la création d’un nouveau mécanisme de gouvernance à Gaza, sans le Hamas, avec la mise en place d’une force de sécurité conjointe composée de Palestiniens et de troupes issues de pays arabes et islamiques, ainsi que le désarmement du Hamas.

Depuis octobre 2023, les attaques israéliennes ont tué plus de 67 682 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, et rendu l’enclave inhabitable.

* Traduit de l'anglais par Adama Bamba