
AA / Yaoundé / Anne Mireille Nzouankeu / Abidjan / Fulbert Woile / N'Guessan Issiaka
L’ancien ministre et porte-parole du gouvernement de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, Ahoua Don Mello, a indiqué jeudi soir dans une déclaration exclusive à Anadolu, qu’il était « serein » quant à son arrestation car « le Cameroun n’a pas de convention d’extradition avec la Côte d’Ivoire ».
Joint par téléphone depuis son lieu de rétention, l’ex-ministre qui séjourne actuellement au commissariat de l’aéroport international de Douala au Cameroun, a déclaré qu’au moment de son arrestation, jeudi à l'aube, il a montré à la police camerounaise ses « papiers de réfugié politique délivrés par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés. ».
« J’attends mon avocat. Je suis serein car le Cameroun n'a pas de convention d'extradition avec la Côte d'Ivoire » a poursuivi Don Mello, informant par ailleurs qu’il n’est pas gardé dans une cellule mais « dans le bureau d’un responsable de la police ».
« J’ai été arrêté vers 3h du matin à l’aéroport de Douala au moment où je m’apprêtais à embarquer dans un vol Royal Air Maroc pour assister à une réunion au Maroc », a-t-il expliqué avant d’ajouter que la police de l’aéroport lui avait dit qu’il était arrêté « sur la base d'un mandat d'arrêt international établi par la Côte d'Ivoire depuis 2011 et envoyé au Ghana. »
« Lorsqu’ils ont appris que j’étais au Cameroun, ils ont transféré le mandat d’arrêt au Cameroun », a précisé l’ex-ministre de Gbagbo.
Houa Don Mello fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par les autorités ivoiriennes depuis 2011, date de chute du régime de Laurent Gbagbo. Les raisons de mandat d'arrêt sont toujours ignorées.
Cette arrestation intervient au moment où la Cour pénale internationale (CPI) a, confirmé dans un communiqué rendu public, jeudi, quatre chefs d’accusation contre l’ex-chef d’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, remis à la justice internationale le 30 novembre 2011, après son arrestation le 11 avril 2011 suite à la crise postélectorale de 2010, qui a fait officiellement 3000 morts.
La décision de la CPI a attristé les partisans de l’ex-président, à l’instar du président de la jeunesse du parti de Gbagbo, le front populaire ivoirien (FPI), Konaté Navigué, qui a déclaré à Anadolu être « choqué et déçu d’une telle décision et de la justice internationale en générale ».
Dans le camp des pro-Alassane Ouattara, l’actuel président ivoirien, la décision a, au contraire, était accueillie avec joie et soulagement.
Traoré Mamadou, l’un des conseillers du Président de l’Assemblée Nationale s’est ainsi réjouit de cette confirmation des charges qu’il dédie aux victimes du régime de la refondation.
« Je pense que Laurent Gbagbo aurait pu éviter cette situation s’il avait reconnu sa défaite électorale. Je suis particulièrement heureux pour les nombreuses victimes. En tant que militant RDR (Rassemblement des républicains de Côte d'Ivoire, parti au pouvoir d'Alassane Ouattara), c’est le soulagement pour toutes les victimes tombées depuis que Laurent Gbagbo a pris le pouvoir en octobre 2000 » a-t-il allégué, dans une déclaration à Anadolu.
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