
AA/ Dakar/ Babacar Dione
A l'ouverture des plaidoiries au procès de Karim Wade, lundi, l’Etat du Sénégal a réclamé au fils de l'ancien président sénégalais "poursuivi pour enrichissement illicite", plus de 380 millions de dollars (200 milliards Fcfa) de dommages et intérêts, a constaté le correspondant d'Anadolu.
« Il y a eu une patrimonialisation de l’Etat pendant les années de Wade au pouvoir (2000-2012, ndlr). La corruption était devenue systémique» a déclaré Moussa Félix Sow, avocat de l’Etat du Sénégal, au démarrage des plaidoiries du procès du fils de l’ancien président Abdoulaye Wade.
« Ce procès est celui de la mal-gouvernance. Le prévenu Karim Wade en est la parfaite illustration. Les faits se sont déroulés dans une logique de patrimonialisation des biens de l'Etat, alors que la politique et l'administration sont devenues des sources économiques. L'argent ne se gagnait plus à la sueur du front », a ajouté l’avocat de l’Etat du Sénégal.
Simon Ndiaye, un autre avocat de l’Etat, a indiqué, pour sa part, que ce procès doit marquer "la fin de l’impunité" au Sénégal.
Les plaidoiries ont démarré sans le fils de l’ancien président et ses avocats qui avaient fait savoir, quelques jours plus tôt, qu’ils ne pourraient participer à un procès "dont le verdict est connu d’avance".
« Karim Wade vient de rater un rendez-vous important avec les Sénégalais. Il a manqué une obligation morale et politique, celle de rendre compte », ont dénoncé les avocats de l’Etat du Sénégal, lors de l'audience publique.
En prison depuis avril 2013, l'ancien ministre sénégalais Karim Wade est poursuivi pour "enrichissement illicite" et doit justifier d'une fortune dépassant les 200 millions USD. S’il est reconnu coupable, il risque entre 5 ans et 10 ans de prison, une condamnation qui ne serait "jamais" accepté par son père, Abdoulaye Wade, selon de récentes déclarations de celui-ci dans lesquelles il fustigeait un procès "politique".