Politique

L’Armée nationale populaire algérienne: « Macron n’est plus en mesure de distinguer entre réalité et illusion »

-La revue El-Djeich (l’armée) a souligné que « Le remède à ce mal est de faire amende honorable, en présentant des excuses ou, à tout le moins, observer le silence, parce que le silence vaut mieux que de pervertir l’Histoire ».

1 23  | 06.11.2021 - Mıse À Jour : 07.11.2021
L’Armée nationale populaire algérienne: « Macron n’est plus en mesure de distinguer entre réalité et illusion »

Algeria

AA/Alger

L'armée algérienne a estimé que le président français, Emmanuel Macron, « n’était plus en mesure de distinguer entre réalité et illusion, entre vérité et affabulations ».

C’est ce qui ressort d’un commentaire paru dans le numéro 700 de la revue mensuelle El-Djeich (revue de l’Armée nationale populaire/ANP), - organe de l'establishment militaire algérien -, pour le mois de novembre et publié aujourd’hui, en réponse aux déclarations précédentes du président français, qualifiées d’inacceptables par la partie algérienne et dans lesquelles Macron contestait l'existence d'un Nation algérienne avant la colonisation française du pays en 1830.

« Entre l’échec de sa politique et les revers parsemant l’histoire de son pays, le président Macron se retrouve dans la confusion la plus totale, au point de n’être plus en mesure de distinguer entre réalité et illusion, entre vérité et affabulations et entre connaissance et ignorance », estime la revue militaire dans son commentaire.

Et le porte-voix de l’Armée nationale populaire d’ajouter, « nous disons aux ennemis de l’Algérie que si vous êtes dans l’incapacité de vous affranchir de votre odieux passé colonial dans notre pays, le remède à ce mal est de faire amende honorable, en présentant des excuses ou, à tout le moins, observer le silence, parce que le silence vaut mieux que de pervertir l’Histoire, pour ne pas dire vaut mieux que le mensonge et l’ignorance ».

La revue militaire a souligné que « La France n’avait pas retenu la leçon en Algérie, les soldats de l’Armée de libération nationale (ALN) ont porté un rude coup à l’orgueil et l’arrogance de ses généraux et de ses maréchaux. Tous, sans exception, ont été chassés du pays des Martyrs », avant d’ajouter, « N’étaient-ils pas tous des officiers en papier ? »

« Pourquoi alors le président français Macron élude-t-il toutes ces vérités et événements pour s’en aller jusqu’à mettre en doute l’existence d’une Nation algérienne avant l’occupation de l’Algérie par son pays ? », s’interroge la revue.

L’organe de l’ANP explique, « certains pensent que la raison de ces déclarations est sous tendue par des considérations internes auxquels il est confronté, dont celle de n’avoir pas réussi à tenir ses promesses faites aux Français, ce qui le pousserait donc à chercher à séduire l’électorat, en soulevant des questions exacerbant sa fibre sentimentale ».

La revue souligne dans son commentaire que « La Nation algérienne est consciente et sait pertinemment qu’il n’y a pas de différence entre Macron, Marine Le Pen et Eric Zemmour, qu’il n’y a pas de différence entre leur gauche et leur droite. Tous voient en l’Algérie, son armée, son peuple et son gouvernement, un ennemi juré ».

Le journal « Le Monde », avait rapporté les propos du président français dans lesquels il conteste l'existence d'une Nation algérienne avant la colonisation française du pays en 1830.

Le locataire de l’Elysée avait prétendu qu’il « y avait une colonisation avant la colonisation française » de l’Algérie, allusion faite à la présence ottomane dans le pays entre 1514 et 1830.

« Moi, je suis fasciné de voir la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée. Et d’expliquer qu’on est les seuls colonisateurs, c’est génial. Les Algériens y croient », avait déclaré Macron.

Alger avait dénoncé les déclarations de Macron, à son encontre, les considérant comme étant « une atteinte inacceptable à la mémoire de plus de 5 millions de résistants tués par la France coloniale ».

Les autorités algériennes ont répondu par la sanction en interdisant le survol de l’espace aérien algérien par l’aviation militaire française, engagée notamment au sein de Barkhane, une décision prise dans la foulée du rappel par Alger de son ambassadeur à Paris « pour consultations ».

Depuis un certain temps, les relations politiques et diplomatiques entre l'Algérie et la France traversent une étape alternant tension et froid, et marquées par une hémorragie économique des entreprises françaises qui ont quitté le pays après le refus des autorités algériennes de renouveler leurs contrats.


*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail







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