
AA/ Bujumbura/ Nzosaba Jean Bosco
Les rumeurs qui courent au Burundi sur une imminente guerre civile à l’approche des élections générales du pays n’ont aucun fondement, a déclaré vendredi à la presse, le porte-parole de l’armée, Gaspard Baratuza.
Depuis plus d’une semaine et à dix jours des élections législatives et communales du 29 juin, les Burundais sont en proie à la panique. Le bras de fer entre l’opposition et la société civile d'une part, qui réclament le report des élections et gouvernement de l'autre, qui tient à son calendrier déjà arrêté, se durcit et alimente davantage la crainte.
«Il y a des gens qui propagent de fausses informations sur les réseaux sociaux, disant qu’une guerre civile se déclenchera ce week-end. Je voudrais rassurer tous les Burundais que l’armée burundaise est aujourd’hui en mesure de faire face à tout fauteur de troubles», a indiqué Baratuza.
Eloignant une éventuelle attaque des militaires mutins qui se sont récemment réfugiés au Rwanda suite à l’échec de la tentative de coup d’Etat de mai dernier, le porte-parole de l’armée a lancé que leur nombre insignifiant ne devrait pas inquiéter.
En l’absence de médias locaux indépendants, les rumeurs abondent dans le pays. «Nous n’avons plus de radios ou de télévisions indépendantes pour nous tenir informés de ce qui se passe. Les policiers sont massivement déployés dans les lieux publics et campent dans les quartiers même quand il n’y a pas de manifestations, tout semble indiquer qu’il va y avoir quelque chose», a affirmé, vendredi, à Anadolu Mélance Ndikuriyo, un commerçant du quartier 5 de la commune urbaine de Ngagara (Bujumbura).
A dix jours du scrutin législatif, le mouvement d’exode qui s’est déclenché il y a près de deux mois se poursuit au Burundi.
Vendredi, la Police des frontières «Pafe» qui délivrent les papiers de voyage a fermé ses portes alors que des centaines de personnes se pressaient pour obtenir un passeport ou un laissez-passer.
Certains demandeurs de documents de voyage pensaient à une rupture de stocks. Le service concerné a, néanmoins, démenti. «Nous ne sommes pas débordés, c’est pour des raisons de déménagement que nous avons arrêté. Nous reprendrons dans deux ou trois jours», a déclaré à Anadolu le Commissaire de police, Jimmy Hatungimana.
En près de six semaines, le Burundi a vécu un coup d’Etat manqué, un exode massif et des manifestations qui ont jusque-là fait au moins 70 morts, selon l’Association des droits de l’Homme et des personnes détenues «Aprodh».