L’épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo "sera jugée en Côte d’Ivoire"

AA/ Abidjan/ Fulbert Yao

Simone Gbagbo, l’épouse de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, sera jugée en Côte d’Ivoire, a annoncé mercredi le chef d’Etat Alassane Ouattara.

C’est en marge d’une visite d’Etat, mercredi, à Daoukro (Centre-Est), qu’il l'a signalé: « nous avons indiqué que nous sommes en mesure de la juger sur place… Les procédures sont engagées et se déroulent normalement… Les enquêtes sont en cours et sont menées par une justice impartiale », a-t-il déclaré.

Dans ce sens, il a ajouté : « le 10 octobre (prochain), la CPI constatera ce qui a été fait », soulignant ensuite qu' « il n'y a pas de justice des vainqueurs en Côte d'Ivoire ». 

  La Cour Pénale Internationale (CPI) qui va juger Laurent Gbagbo, avait déclaré fin août attendre de la Côte d'Ivoire des observations additionnelles au plus tard le 10 octobre 2014 avant de prendre une décision quant à la recevabilité de l'affaire à l'encontre de l’ancienne première dame ivoirienne.

Deux juridictions (nationale et internationale) se disputent son jugement, notamment la justice ivoirienne et la CPI. 

Simone Gbagbo est poursuivie par la justice ivoirienne pour génocide et crimes de sang, atteinte à la sûreté de l’Etat et infractions économiques. L’épouse de l’ancien leader du Front Populaire ivoirien, détenue depuis 2011 à Odienné ( au Nord-Ouest du pays), est également sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI depuis le 29 février 2012, l'accusant de crimes contre l'humanité, suite aux violences postélectorales de décembre 2010 à avril 2011, qui ont, officiellement, fait 3000 morts, selon l’ONU.

La crise ivoirienne de 2010-2011 est une crise politique en Côte d'Ivoire qui débute après le second tour de l'élection présidentielle ivoirienne de 2010, le premier scrutin depuis 10 ans, dont le résultat amène à un différend électoral, à la suite de "fraudes présumées".

Les deux candidats, Laurent Gbagbo, président sortant et reconnu par le Conseil constitutionnel, et Alassane Ouattara, reconnu par la Commission électorale indépendante et la communauté internationale, "revendiquent chacun la victoire".