L'émir du Qatar: Nous voulons résoudre la crise du Golfe mais pas au détriment de notre souveraineté
- Lors d'une conférence de presse avec le président français Macron qui a réaffirmé la condamnation de la décision de Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël.

Qatar
AA / Doha / Ahmed al-Masri
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, a réitéré la volonté de son pays de résoudre la crise du Golfe par un dialogue respectant sa souveraineté, soulignant que "la dignité et la souveraineté de son pays sont au-dessus de toute considération".
Déclaration intervenue lors d'une conférence de presse conjointe avec le président français Emmanuel Macron tenue au siège du cabinet princier à Doha, au Qatar et suivie par le correspondant d'Anadolu.
Macron a confirmé sa condamnation de la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël.
En réponse à une question sur l'embargo imposé à son pays par l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et l'Égypte depuis six mois, l'émir du Qatar a déclaré: "Nous regrettons la poursuite de l'embargo".
"Mais la position du Qatar est claire: tout désaccord doit résolu par le dialogue, nous déplorons d'avoir été assiégés par des frères durant le mois de Ramadan et que des familles aient été dispersées, mais en ce qui nous concerne, notre dignité et la souveraineté de l'Etat du Qatar sont au-dessus de toute autre considération" a ajouté l'Emir du Qatar, exprimant la volonté de son pays de résoudre la crise à travers un dialogue qui respecte sa souveraineté.
Il a déclaré à cet égard: "Si les frères veulent résoudre le différend, nous y sommes disposés, sur des bases claires et acceptables par tous, de non ingérence dans la souveraineté de toute autre partie. Le peuple qatari a le droit de connaître la raison du siège et la raison de la violence que les voisins du Qatar lui ont fait subir et qui a touché tous les peuples du golfe."
Et d'ajouter: "La souveraineté du Qatar est au-dessus de toutes considérations, oui, nous voulons résoudre le problème, mais pas au détriment de notre souveraineté et de notre dignité."
Pour sa part Macron a condamné la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël.
"C'est une décision individuelle des Etats-Unis, nous ne la partageons pas et la condamnons parce qu'elle viole le droit international et viole les résolutions du Conseil de sécurité, la France confirmera sa position au Conseil de sécurité de l'ONU", a déclaré M. Macron.
Il a souligné que "le statut de Jérusalem est une question internationale qui préoccupe la communauté internationale et que la solution devrait passer par des négociations entre Israéliens et Palestiniens, dans ce contexte, Jérusalem pourrait être placée sous les auspices des Nations Unies, la France ayant annoncé sa position selon laquelle il devrait y avoir deux Etats vivant dans des frontières internationalement reconnues avec Jérusalem comme capitale. "
M. Macron est arrivé à Doha jeudi matin pour sa première visite officielle depuis son arrivée au pouvoir en mai dernier.
Cette visite intervient un jour après que le président américain Donald Trump ait annoncé la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël.
L'émir du Qatar a déclaré hier que "cette mesure accentuera la complexité de la situation au Moyen-Orient et affectera négativement la sécurité et la stabilité dans la région."
Macron a de son côté déclaré hier, que la décision de Trump était "regrettable et contraire au droit international", appelant "au calme et à éviter la violence".
M. Macron avait appelé, lors d'une rencontre avec l'émir du Qatar à Paris à la mi-septembre, les parties concernées par la crise du Golfe à "lever le siège" imposé au Qatar et à son peuple dès que possible.
Il avait alors exprimé le désir de son pays de "jouer un rôle efficace, compatible avec la médiation koweïtienne, afin de trouver une solution rapide à la crise actuelle".
La crise dans le Golfe a commencé le 5 juin dernier, après que l'Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, le Bahreïn et l'Egypte aient rompu leurs relations avec Doha prétextant son "soutien au terrorisme", ce que nie fermement le Qatar, au milieu d'appels régionaux et internationaux pour mettre fin à la crise et mener un dialogue direct entre les parties.
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