Politique

Kremlin : les politiciens européens qui servent les intérêts de leur pays sont taxés de "pro-russes"

- Le porte-parole Dmitri Peskov s'exprime sur les résultats des élections en Slovaquie, remportées par le parti de l’ancien premier ministre, Robert Fico

Elena Teslova  | 02.10.2023 - Mıse À Jour : 03.10.2023
Kremlin : les politiciens européens qui servent les intérêts de leur pays sont taxés de "pro-russes"

Moscow City

AA / Moscou / Elena Teslova

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré, lundi, que tout homme politique qui va à l'encontre de la ligne de l'UE est taxé de "pro-russe".

Commentant le résultat des élections législatives en Slovaquie, remportées par l'ancien premier ministre Robert Fico et son parti SMER - social-démocratie, ainsi que les allégations concernant l'orientation "pro-russe" de Fico, Dmitri Peskov a déclaré que "de nombreux hommes politiques en Europe sont taxés de 'pro-russes'".

"Nous sommes aujourd'hui face à une situation où tout homme politique du continent européen qui se soucie de la souveraineté de son pays et qui en protège les intérêts, est immédiatement ‘catalogué’ comme étant pro-russe. C'est absurde", a déclaré Peskov, lors d'une conférence de presse tenue à Moscou.

Fico et son parti ont obtenu 22,94 % des voix lors des élections du 30 septembre, remportant 42 des 150 sièges du parlement.

Dans un autre registre, commentant le fait que les États-Unis aient évité un "shutdown" (littéralement "fermeture", qui correspond à une paralysie de l'administration fédérale -NDLR) en adoptant un projet de loi qui interrompait l'aide à l'Ukraine, le porte-parole a déclaré qu'il s'agissait d'un "phénomène temporaire".

"Il va sans dire que les États-Unis continueront à s'impliquer dans ce conflit", a-t-il déclaré.

Quant aux nouvelles restrictions imposées par l'UE aux citoyens russes, qui interdisent l'entrée sur le territoire de l'UE aux voitures immatriculées en Russie, Peskov a qualifié ces mesures d'"absolument absurdes".

De telles décisions auront un impact négatif sur les relations russo-européennes, "qui sont déjà dans un état déplorable".

Pour ce qui est d'une éventuelle riposte, il a déclaré qu'elle devra correspondre à "ce qui est le mieux pour" la Russie, "et non à une réaction en miroir systématique", a-t-il ajouté.

L'interdiction d'entrée des voitures russes est déjà en vigueur en Bulgarie, en Estonie, en Finlande, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne. Elle sera imposée en Norvège à partir du 3 octobre.


** Dialogue Russie/Moldavie sur les livraisons de gaz

Peskov a déclaré que le dialogue entre Gazprom et la partie moldave se poursuivait, en tenant compte notamment des dettes de la Moldavie à l'égard de Gazprom.

Commentant les propos du ministre moldave de l'énergie, Victor Parlicov, qui a déclaré que son pays "a complètement basculé vers les livraisons de gaz de l'UE" et "n'achètera plus de gaz à Gazprom", Peskov a expliqué : "Il y a des dettes, il y a un différend sur le montant de ces dettes. Ce dialogue se doit d'être poursuivi".

En ce qui concerne les déclarations de Viktor Parlicov sur l'offre "plus rentable" des fournisseurs européens, Peskov a indiqué que le marché au comptant des contrats à court terme était fluctuant.

"Oui, il est désormais possible d'acheter du gaz sur le marché au comptant qui, en fin de compte, sera très probablement du gaz russe vendu sur le marché européen", a souligné le porte-parole du Kremlin.

"Le marché au comptant est conçu de telle sorte qu'aujourd'hui, il peut être moins cher que le gaz acheminé par gazoduc (la Russie le fournit principalement dans le cadre de contrats à long terme), mais demain, il sera beaucoup plus cher", a-t-il averti.

En 2021, la société énergétique russe Gazprom a demandé à la Moldavie de régler les dettes relatives au gaz précédemment livré, condition préalable à l'extension du contrat pour de nouvelles livraisons.

Selon les résultats de l'audit mené par le cabinet norvégien Wikborg Rein Advokatfirma AS et le cabinet britannique Forensic Risk Alliance, la Moldavie n'a reconnu que 8,6 millions de dollars sur les 709 millions de dollars dus à Gazprom.

Les autorités moldaves avaient demandé l'annulation de la dette, "pour cause de conjoncture économique difficile", ainsi que des amendes pour les retards de paiement.

En contrepartie, la Moldavie a accepté de payer une compensation de 153,57 millions de dollars pour les "écarts tarifaires" et de renoncer aux réclamations pour le manque d'approvisionnement depuis octobre 2022 (environ 160 millions de dollars).


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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