AA / Istanbul / Necva Tastan Sevinc

Le Kosovo se dirige vers des élections anticipées après que le Premier ministre désigné, Albin Kurti, n’a pas réussi dimanche à obtenir le soutien parlementaire nécessaire pour former son troisième gouvernement.

Lors de la session parlementaire de dimanche, le cabinet proposé par Kurti, baptisé « Kurti 3 », a recueilli 56 voix pour, 52 contre et quatre abstentions, soit un résultat inférieur à la majorité requise de 61 sièges sur les 120 que compte l’Assemblée.

Selon Koha News, il s’agit de la première fois depuis 2001 qu’un candidat au poste de Premier ministre échoue à obtenir la confiance du Parlement dès sa première tentative.

À la suite de ce revers, le président du Parlement, Dimal Basha, a indiqué que la prochaine étape revenait à la présidente Vjosa Osmani, qui devrait consulter les chefs de partis afin de déterminer s’il est encore possible de former une majorité.

D’après la Constitution, Osmani dispose de dix jours pour nommer un autre candidat. En l’absence d’un accord majoritaire, des élections anticipées devront être convoquées dans un délai de quarante jours.

S’adressant aux députés, Albin Kurti a reconnu n’avoir conclu aucun accord de coalition et a appelé à un soutien « dans l’intérêt public et de l’État ».

Il a mis en garde contre les conséquences d’un nouvel échec à former un gouvernement, soulignant que cela pourrait retarder l’adoption du budget 2026 et perturber plusieurs programmes sociaux, notamment les pensions, allocations familiales et salaires des fonctionnaires.

Le cabinet de 20 membres proposé par Kurti incluait plusieurs figures familières, dont le ministre des Affaires étrangères Glauk Konjufca et le ministre des Finances Hekuran Murati.

Le mouvement au pouvoir Vetevendosje (Autodétermination) avait tenté d’obtenir le soutien des représentants des minorités, mais les partis d’opposition, le Parti démocratique du Kosovo (PDK), la Ligue démocratique du Kosovo (LDK) et l’Alliance pour l’avenir du Kosovo (AAK), se sont unis pour rejeter la proposition.

« Albin Kurti ne sera plus Premier ministre », a déclaré le chef du PDK, Memli Krasniqi, accusant le dirigeant sortant d’avoir provoqué « neuf mois de blocage politique ».

De son côté, le leader du LDK, Lumir Abdixhiku, a estimé que ce vote mettait fin à « huit mois de tromperie », tandis que Ramush Haradinaj (AAK) a affirmé que des élections étaient désormais « la seule issue possible ».

Enfin, le ministre par intérim des Finances, Hekuran Murati, a averti que de nouvelles élections pourraient retarder le Plan de croissance de l’UE et d’autres projets majeurs, tout en assurant que son parti avait « offert sa coopération à tous ».

* Traduit de l'anglais par Adama Bamba