Politique

Kaja Kallas : Les agissements d'Israël «dépassent le cadre de la légitime défense»

- «L'aide humanitaire que nous apportons à Gaza et aux Palestiniens ne doit pas être politisée. Cela signifie qu'elle doit atteindre les personnes qui en ont besoin», a déclaré la cheffe de la politique étrangère de l'UE

Aysu Biçer  | 14.04.2025 - Mıse À Jour : 15.04.2025
Kaja Kallas : Les agissements d'Israël «dépassent le cadre de la légitime défense»

Greater London

AA / Londres / Aysu Bicer

La cheffe de la politique étrangère de l'UE, Kaja Kallas, a déclaré, lundi, qu' «Israël a le droit de se défendre, mais ses agissements actuels vont au-delà de la légitime défense appropriée».

Les ministres des affaires étrangères des États membres de l'UE se sont réunis au Luxembourg pour discuter de la guerre entre l'Ukraine et la Russie, de l'élargissement de l'UE, des Balkans occidentaux et de l'évolution de la situation en Syrie.

À l'issue de la réunion, Kallas a déclaré aux journalistes que l'aide humanitaire aux Palestiniens devait être préservée de toute manipulation politique et dirigée strictement vers ceux qui en ont besoin.

«La situation générale est très grave et, bien sûr, nous voulons vraiment que les médiateurs reviennent à la table des négociations, qu'ils respectent le cessez-le-feu et qu'ils libèrent tous les otages», a-t-elle souligné.

«L'aide humanitaire que nous apportons à Gaza et aux Palestiniens ne doit pas être politisée. Cela signifie qu'elle doit parvenir aux personnes qui en ont besoin», a-t-elle ajouté.

Kallas a également salué les efforts régionaux visant à reconstruire la Bande de Gaza, tout en soulignant les principales lacunes : «Nous accueillons favorablement le plan arabe pour la reconstruction de la Bande de Gaza, mais en même temps, il manque trois éléments importants, à savoir le financement, la sécurité et la gouvernance de la Bande de Gaza. Mais nous sommes prêts à travailler avec nos partenaires arabes et internationaux pour approfondir ces questions.»

En ce qui concerne la Syrie, le responsable de la politique étrangère de l'UE a évoqué les sanctions en cours et la voie à suivre pour reconstruire ce pays déchiré par la guerre.

«Nous avons ensuite eu une discussion très approfondie sur la Syrie et sur la question de savoir s'il fallait poursuivre l'assouplissement des sanctions. Il est clair que pour reconstruire la Syrie, il faut avoir accès aux services, mais il est également clair que nous n'avons pas vu beaucoup d'avancées de la part des nouveaux dirigeants, et que l'avenir de la Syrie est encore très fragile, mais qu'il reste empreint d'espoir», a-t-elle ajouté.

Et de préciser : «Nous avons donc convenu d'évaluer le processus jusqu'à présent, car nous avons levé certaines sanctions, mais nous travaillerons également à proposer les prochaines étapes, en gardant bien sûr à l'esprit les critères, les lignes rouges que nous mettrons en place, ou les modalités que nous souhaitons vraiment voir se concrétiser. Nous travaillerons donc sur les caractéristiques techniques et nous y reviendrons si nous sommes prêts à nous mettre d'accord et à aller de l'avant avec cette étape.»

Kallas a également révélé que de nouvelles sanctions avaient été prises à l'encontre de l'Iran afin de lutter contre les violations des droits de l'homme, tout en saluant avec prudence les récents développements dans les négociations sur le nucléaire, affirmant : «En ce qui concerne l'Iran, nous avons adopté des sanctions pour les prises d'otages soutenues par l'État. Neuf personnes ont été sanctionnées et, en ce qui concerne les négociations sur le nucléaire iranien à Oman, il s'agit d'un pas dans la bonne direction, car nous ne voulons pas que l'Iran développe une arme nucléaire.»

Depuis le 2 mars, Israël a fermé les points de passage frontaliers qui permettent d'accéder à la Bande de Gaza, empêchant ainsi l'entrée des produits de première nécessité dans l'enclave.

L'armée israélienne a également repris ses attaques contre Gaza le 18 mars, rompant l'accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers conclu le 19 janvier.

Près de 51 000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants, ont été tués par la guerre génocidaire que mène Israël contre la Bande de Gaza depuis le mois d'octobre 2023.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre de Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés dans la Bande de Gaza.

Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de la guerre qu'il fait subir à l'enclave palestinienne.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj


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