Jordanie : les forces de sécurité arrêtent le député limogé, Osama Al-Ajarmeh

AA / Amman

Le ministre jordanien de l'Intérieur, Mazen Al-Faraya, a annoncé, ce mercredi, l'arrestation du député limogé, Osama al-Ajarmah, par les services de sécurité sur fond de mandat d’arrêt émis par le procureur de la Cour de sûreté de l'État.

L'agence de presse jordanienne, citant les propos d'al-Faraya, a rapporté que cette arrestation s’est faite après l’émission d’un mandat d'arrêt émis par le procureur de la Cour de sûreté de l'État. Suite à quoi, les services de sécurité ont procédé à son arrestation, ce mercredi.

Al-Faraya n'a pas donnée de plus amples détails à ce propos, alors que la Chambre des représentants jordanienne (la première chambre du Parlement) a voté, le 6 juin dernier, en faveur de la destitution d'al-Ajarmah, sur fond de déclarations "offensantes" contre le roi et le peuple jordanien.

La décision de limogeage a été prise quelques jours après la suspension par le Parlement de son adhésion, à la fin du mois dernier, en raison de "son atteinte au Conseil, de ses membres et de son système interne", selon la décision du Conseil, après son intervention autour de la panne d'électricité dans tout le Royaume.

Le 21 mai, une coupure d'électricité a affecté toute la Jordanie, et les compagnies de distribution d'électricité ont affirmé à l'Agence Anadolu qu'il s'agit d'une panne au niveau du réseau de transmission de la compagnie d'électricité gouvernementale.

À ce moment là, al-Ajarmah avait déclaré que la coupure d'électricité dans tout le Royaume était "intentionnelle", afin d'empêcher l'organisation des marches de solidarité avec le peuple palestinien, victime de la récente agression israélienne. Ses propos ont provoqué la colère d'autres députés, qui ont exigé des preuves de ses dires.

Le président du Parlement, Abdel Moneim al-Awdat, a estimé au cours de cette séance que "le discours d'al-Ajarmah contrevient au règlement intérieur, car il est hors contexte".

Suite à cette polémique, al-Ajarmah a répondu dans une vidéo, relayée sur les réseaux sociaux : "Je n'ai que faire de la Chambre des représentants et de son règlement intérieur."

À la fin de la séance, il avait présenté ses excuses, sauf que ses collègues avaient signé un mémorandum pour le transférer devant le comité de discipline. Ce qui ce qui a conduit au gel de son adhésion, et ensuite, à sa destitution.

Dans ce même contexte, une vidéo enregistrée par al-Ajarmah, massivement relayée sur les réseaux sociaux, le montrait en famille, poussant ses attaques contre le roi même du pays, où il a menacé : "Si j'avais un pistolet, je lui embrasserais le front avec une balle."

L'Agence Anadolu n'a jusqu'ici pas pu obtenir de commentaire d’Osama al-Ajarmah concernant l'authenticité de cette vidéo.

*Traduit de l'arabe par Hajer Cherni