AA / Jérusalem - Istanbul / Khaled Yousef et Mohammad Sio

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a menacé, dimanche, de lancer des frappes aériennes sur le Yémen après le tir de missile des Houthis contre l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv ; attaque qui a perturbé le trafic aérien.

Netanyahu a convoqué une réunion de sécurité d'urgence pour évoquer d'autres frappes sur le Yémen, selon le radiodiffuseur public israélien KAN.

« Le président Trump a tout à fait raison ! Les attaques des Houthis sont le fait de l'Iran. Israël répondra à l'attaque des Houthis contre notre principal aéroport ET, au moment et à l'endroit de notre choix », a écrit Netanyahu sur le réseau social X à la suite de la réunion de sécurité.

Il a également partagé un message de Trump datant du 17 mars 2025, dans lequel le président américain s'en prenait aux Houthis pour avoir ciblé Israël, alors que Tel-Aviv se livre à un génocide dans la Bande de Gaza.

KAN a rapporté que la réunion de sécurité de Netanyahu avait abouti à une « décision claire » de mener d'autres attaques contre le Yémen.

Les Houthis ont annoncé à plusieurs reprises des tirs de missiles balistiques sur l'aéroport Ben Gourion. Dimanche, Israël a confirmé pour la première fois qu'un missile yéménite avait atteint les abords de l'aéroport et perturbé directement le trafic aérien.

Selon la télévision israélienne Channel 13, plusieurs compagnies aériennes internationales, dont Lufthansa, Swiss, Austrian, Air India, ITA Airways et Air Europa, ont annulé leurs vols de dimanche à destination de Tel-Aviv.

Le système de défense antiaérienne israélien « Arrow » (Hetz) et le système américain « THAAD » n'ont pas réussi à intercepter le missile, qui a fait sept blessés légers et a cloué les avions au sol pendant près d'une heure, selon la chaîne.

Le Yémen est confronté depuis la mi-mars à une campagne militaire américaine intensifiée, comprenant quelque 1 300 frappes aériennes et navales, qui ont fait des centaines de victimes civiles, selon les Houthis.

Ces derniers ciblent les vaisseaux naviguant en mer Rouge et en mer d'Arabie, ainsi que ceux empruntant le détroit de Bab al-Mandab et le golfe d'Aden depuis novembre 2023, en solidarité avec les Palestiniens de la Bande de Gaza, où la guerre brutale menée par Israël depuis plus de dix-neuf mois a fait plus de 52 500 victimes.

Le groupe a interrompu ses attaques lorsqu'un cessez-le-feu a été déclaré à Gaza en janvier entre Israël et le mouvement de résistance palestinien Hamas, mais les a reprises après qu'Israël a renouvelé ses frappes aériennes sur Gaza en mars.

L'armée israélienne a également poursuivi ses démolitions systématiques de maisons à Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza, sur fond d’attaques d'hélicoptères de combat, ont indiqué des témoins.

La guerre génocidaire menée par Israël depuis octobre 2023 a fait plus de 52 500 victimes parmi les Palestiniens de la Bande de Gaza, dont une majorité de femmes et d'enfants.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la Bande de Gaza.

Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ), en raison de la guerre qu'il mène contre l'enclave palestinienne.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj