Israël regrette d’être accusé "d’hypocrisie" par un ancien responsable saoudien

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Un ancien responsable saoudien, a accusé Israël de faire « l’hypocrite », alors que le ministre israélien des Affaires étrangères, a exprimé ses regrets pour ces déclarations, estimant qu’elles « ne reflétaient pas l'esprit de changement dans la région».
Selon des médias israéliens, dont le site « Walla! » et la « i24news », le Prince Turki Al-Faisal Al Saoud, ex-chef des services de renseignement saoudiens, s’exprimait dans le cadre de la Conférence sur la sécurité régionale (Dialogue de Manama), qui se tient actuellement dans la capitale Bahreïnie et dont les travaux prendront fin dimanche 6 décembre, avec la participation du ministre israélien des Affaires étrangères, Gabi Ashkenazi.
Al-Faisal, ancien ambassadeur d'Arabie Saoudite à Washington, a précisé à cet effet, que ses déclarations reflètent « sa propre position et non celle du régime de Ryad », rapporte des médias israéliens.
Al-Faisal a accusé, lors de sa participation à la Conférence, Israël de faire "l'hypocrite".
« Israël prétend d'une part qu'il est menacé dans son existence même et qu'il veut la paix, mais d’autre part, il occupe les terres palestiniennes, bombarde les pays arabes et possède l’arme nucléaire », a-t-il expliqué.
« Les israéliens veulent établir des relations avec l’Arabie Saoudite, mais ils lâchent leurs chiens de garde dans les médias internationaux contre l’Arabie Saoudite », a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions.
Et d’ajouter, « la blessure est ouverte et ne peut être traitée avec des calmants de douleur - cela ne peut être nommée « les accords d’Abraham », sans un rôle pour l'Arabie saoudite ».
Les accords d’Abraham, sont le nom donné par l'actuelle administration américaine aux accords de normalisation entre Israël et certains pays arabes.
« J'appelle les Israéliens à accepter notre main tendue et l'initiative de paix arabe - ce n'est qu’à ce moment-là, que nous pourrons ensemble faire face à l’Iran », a-t-il fait observer.
L'initiative arabe de 2002, prévoit la création d'un État palestinien reconnu par la communauté internationale sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, une solution juste à la question des réfugiés palestiniens, le retrait d'Israël des hauteurs du Golan syrien occupé et des terres encore occupées au sud Liban, en échange de la reconnaissance par les pays arabes d'Israël et de la normalisation des relations avec lui.
Israël rejette l'initiative arabe et appelle les pays arabes à normaliser leurs relations avec lui sans mettre fin à son occupation des terres arabes.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gabi Ashkenazi, qui a pris la parole directement après Al-Faisal, a exprimé ses regrets pour les propos du Prince saoudien, en affirmant que « ces déclarations ne reflètent pas l’esprit de changement au Moyen-Orient ».
Ashkenazi a indiqué qu’il espérait que les accords de normalisation, permettraient la reprise des négociations avec les Palestiniens.
« Les accord d’Abraham, ne peuvent remplacer les négociations avec les palestiniens », a-t-il affirmé.
Le chef de la diplomatie israélienne a exhorté les Palestiniens à revoir leur position et à entamer des négociations directes avec Israël sans conditions préétablies.
« Israël va passer de l’annexion à la normalisation, il y a donc une opportunité pour trouver une solution au conflit », a-t-il fait savoir.
Les négociations israélo-palestiniennes ont été suspendues en raison du refus de Tel-Aviv d’arrêter les activités de colonisation sur les terres de la Cisjordanie et son rejet de l’option de la «solution à deux États».
Les médias israéliens, qui ont rapporté la nouvelle, n'ont pas précisé si Al-Faisal, avait réagi aux propos d'Ashkenazi.
Le différend entre Al-Faisal et Ashkenazi, intervient à la lumière des rapports dans les médias israéliens faisant état d’un rapprochement des positions entre Ryad et Tel-Aviv.
Récemment, les médias israéliens ont indiqué que le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avait rencontré secrètement le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salman, ce qui a été démenti par Ryad.
À la mi-septembre, Israël avait signé deux accords avec les Émirats arabes unis et le Bahreïn pour normaliser les relations. Khartoum avait annoncé ultérieurement son accord de normalisation avec Tel-Aviv.
*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail