Israël, l'escadron avaleur de journalistes
- Le meurtre de Shirine Abu Akleh, correspondante palestinienne ciblée au niveau de la tête par l'armée de l'occupation, porte le nombre de journalistes tués par Israël, depuis 2000, à 55 victimes.

Tunis
AA / Tunis / Hend Abdessamad
Le 11 mai 2022 dans la ville de Jénine en Cisjordanie occupée, un visage emblématique a disparu à jamais.
Quelques minutes avant son direct sur la chaine d'Al Jazeera à 7 h du matin, Shireen Abu Akleh, correspondante palestinienne, s'est écroulée par terre après avoir reçu une balle.
Sous le regard de ses collègues, la journaliste a été ciblée au niveau de la tête par l'armée israélienne à 150 mètres, dans le camp de réfugiés dans la ville de Jénine.
Tourmentés par le choc, les correspondants sur les lieux ont crié au secours "Shireen... Non non Shireen ! Ambulance... Vite... Une ambulance", en prévenant l'autre journaliste, Shatha Hanaysha, à un mètre près de Shireen, de ne plus bouger. Elle a fini accroupie en pleurs.
Cette image, a rappelé au monde entier la mort de Mohamed al-Dura, l'enfant palestinien de 12 ans, tué délibérément, le 30 septembre 2000, par l'armée israélienne, alors que son père, à ses côtés, tentait de le protéger.
L'année 2000 en Palestine est marquée par la Seconde intifada appelée également Intifada d'al-Aqsa qui a été provoquée par la pénétration provocatrice d'Ariel Sharon le 28 septembre dans l'esplanade de la Mosquée al-Aqsa.
Depuis le déclenchement de l’Intifada, où Israël avait recouru systématiquement à la violence armée, le nombre des journalistes tués en Palestine a considérablement augmenté.
** Historique des années noires des journalistes en Palestine
Près de Bethléem, le journaliste à l'Agence de presse palestinienne officielle (WAFA), Aziz Yousef al-Tineh, a perdu la vie à 32 ans après avoir été tué, le 28 octobre 2000, par les forces israéliennes.
Tués le 31 juillet 2001, dans une frappe aérienne israélienne sur Naplouse, Othman Abdul Qader al-Qatnani, 24 ans, était reporter pour l’agence de presse koweïtienne Kona, tandis que Muhammad Abdul-Karim al-Bishawi, 27 ans, était photojournaliste au centre de journalisme d'An-Najah.
Le journaliste italien de 42 ans, Raffaele Ciriello ayant couvert les conflits en Afghanistan et au Kosovo, a été ciblé le 11 mars, par des tirs israéliens près de la place Manara à Ramallah.
Le photographe trentenaire Imad Abu Zahra a été tué dans la ville de Jénine par les tirs des soldats israéliens le 12 juillet 2002.
La station de radio Voix de la Palestine a perdu le 22 septembre, Issam Hamza Tillawi, 30 ans, qui a été visé par des soldats israéliens alors qu’il couvrait une manifestation publique pacifique en solidarité avec le président palestinien assiégé, Yasser Arafat, à Ramallah. Le journaliste portait bien son gilet de presse.
En 2002, A Hébron, un certain 18 mars Amjad Bahjat al-Alami, 22 ans, cameraman travaillant pour Palestine TV et Al Nawras TV, a été visé par une balle explosive, liquidé par des soldats israéliens.
Lors d’un assaut sur Ramallah, Jamil Abdullah al-Nawawra, 35 ans, qui travaillait pour Palestine TV, a succombé, le 14 mars, à ses blessures des suites d'un éclat d’obus d’artillerie tiré par un char israélien.
Ahmed Numaan, 38 ans, directeur de Bethlehem TV, a été tué, le 8 mars, lors d’un assaut israélien sur la ville.
Lauréat d’un Emmy Awards, dévoué à son travail et passionné par les documentaires, James Henry Dominic Miller, était parti à Rafah dans la bande Gaza pour tourner un nouveau film doc. Le cameraman, producteur et réalisateur gallois, a été tué, le 2 mai 2003, à l'âge de 34 ans par les forces israéliennes.
Nazih Darwazeh, 46 ans, cameraman de Palestine TV et du réseau médiatique APTN, abattu alors qu’il couvrait l’assaut israélien sur la vieille ville de Naplouse le 19 avril 2003.
Il s'agit du plus jeune correspondant tué, encore à l'université, Mohammed Abu Halima, était reporter de la station de radio an-Najah, a été tué le 22 mars 2004 par les forces israéliennes à l’entrée du camp de réfugiés de Balata à Naplouse le 22 mars.
Suleima Abdul-Rahim al-Ashi et Mohammed Matar Abdo, ont été assassinés, le 13 mai 2007, par des hommes armés portant des uniformes de la garde présidentielle alors qu'ils se trouvaient dans un taxi dans une zone de haute sécurité au sud-ouest de la ville de Gaza, d'après le communiqué de condamnation publié à l'époque par l'UNESCO.
Il convient de noter que Suleima Abdul-Rahim al-Ashi, était rédactrice dans la section économique pour le quotidien affilié au Hamas, tandis que Mohammad Matar Abdo était responsable de la distribution du journal.
Le photographe de la radio Quds Hassan Ziyad Shaqwra, 23 ans, travaillait comme photographe pour la radio Quds quand il a été tué dans une frappe aérienne israélienne sur une voiture à Beit Lahia dans la bande de Gaza le 15 mars 2008.
Des fléchettes éclatées d'un obus tiré par un char israélien, le 16 avril 2008, ont couté la vie au cameraman de l’agence Reuters âgé de 24 ans, Fadel Shanaa. L'explosion de l’obus était la dernière image enregistrée avant la destruction de sa caméra.
En 2009, Umar Abdul Hafez al-Silawi, 28 ans, travaillait comme caméraman pour Al-Aqsa TV lorsqu’il a perdu la vie, le 3 janvier, dans une frappe aérienne israélienne à Beit Lahia dans la bande de Gaza.
Dans un raid aérien, Alaa Hammad Murtaja, 26 ans, correspondant de la radio locale al-Buraq, a été tué dans la bande de Gaza le 9 janvier 2009.
L'assistant caméraman de la télévision algérienne, Basel Ibrahim Faraj, 22 ans, est mort dans une frappe aérienne israélienne sur un bâtiment civil dans le quartier de Tel al-Hawa dans la bande de Gaza le 6 janvier 2009.
Également caméraman, Ehab Jamal al-Wahidi, 33 ans, travaillait pour la télévision palestinienne. Il a été tué lors d’une frappe aérienne israélienne sur la Tour des Médecins (Burj al-Atbaa) dans la ville de Gaza.
Le 20 novembre 2012, Hossam Mohammed Salameh, 30 ans et Mahmoud al-Komi, 29 ans travaillant pour la télévision Al-Aqsa et Mohammed Abu Eisha, 24 ans qui couvraient pour la station de radio éducative Al-Quds ont été tués dans le même raid aérien.
Le journaliste de nationalité turque Cevdet Kiliclar, a été tué par l’unité du commandement israélien lors du raid de la flottille le 31 mai 2010.
L’année 2014 était la plus sanglante de l’histoire des journalistes dans les Territoires palestiniens, où 17 d'entre eux ont été tués entre le mois de juillet et le mois d'août.
Dans des bombardements sur la bande de Gaza, "Tashal" a volé la vie d'Ahed Zaqqout et Abdullah Vhjan deux Journalistes sportifs, de la journaliste de media activiste Najla Mahmoud Haj ainsi que :
Hamid Abdullah Shehab – « Media 24 »
Khalid Hamad – the "Kontnao" Media Production company
Ziad Abdul Rahman Abu Hin – Al-Ketab satellite
Ezzat Duheir – Radio des Prisonniers
Bahauddin Gharib – Palestine TV
Ryan Rami – Palestinian Media Network
Sameh Al-Arian – Al-Aqsa TV
Mohammed Daher – éditeur à al-Resala paper
journalist Khaled Hamada Mqat- Directeur de Saja news
Shadi Hamdi Ayyad, journaliste free-lance
Mohammed Nur al-Din al-Dairi – photojournaliste pour « Palestinian Network »
Ali Abu Afesh – Doha Center for Media
Simone Camille –Journaliste photographe pour the Associated Press
Abdullah fadel Murtaja.
En 2017, Amer Balousha et Fouad Jaradeh, Ahmed Said et Jehad Barakat ont été victimes d'emprisonnement.
A la frontière de Gaza, le journaliste, Yasser Mourtaja, a été tué le 6 avril 2018, alors qu'il portait bien un gilet l'identifiant comme équipe de presse, les soldats israéliens lui ont quand même tiré dessus. Ahmed Abu Hussein, Zaid Abu Ara, Hazem Nasser, Riad Abou Aasser, Thaer Shrateh et Hassan Al Najjar sont également partis en 2018.
Youssef Abou Hussein, journaliste à la radio "Sawt Al-Aqsa" a été assassiné chez lui, le 19 mai 2021, quand les avions d'occupation israélienne ont ciblé son domicile maison dans le quartier de Sheikh Radwan à Gaza, avec 3 missiles.
Après avoir été arrêté le 4 juillet 2021 par les forces d'occupation, à son domicile à Ramallah, le journaliste Alaa Al-Rimawi est décédé deux jours après. Tandi que, le journaliste Abdul Hamid Al-Koulak a été tué le 16 mai 2021.
A rappeler que la liste des journalistes tués par Israël depuis 2000 est non exhaustive.
L'Organisation internationale à but non lucratif, Reporters sans frontières (RSF) condamnent fermement les crimes commis contre les journalistes par l'armée israélienne.
La question de l'impunité est la politique menaçante de la sécurité des journalistes. Tant que les auteurs des crimes ne seront pas tenus responsables de leurs actes, y aura encore d'autres meurtres signés par l'occupation israélienne.