Israël: Le ministère public refuse d'ouvrir une enquête criminelle contre Liberman
Le Centre juridique "Adalah" accuse Liberman de "racisme et d’incitation à la violence" pour son discours du 8 mars dernier où il dit "[...] celui qui s’élève contre nous, on doit prendre la hache et lui couper la tête".

AA/Al Qods/Abderraouf Arnaout
Le ministère public israélien a refusé d'ouvrir une enquête criminelle contre Avigdor Liberman, l'ancien ministre des Affaires étrangères et fondateur du parti d'extrême droite "Israel Beytenou". Une demande avait pourtant été formulée en ce sens, par «Adalah», le Centre juridique pour les droits de la minorité arabe en Israël, considérant que Liberman a fait des déclarations «racistes» contre les citoyens arabes du pays.
Le Centre juridique «Adalah », (non-gouvernemental), a affirmé jeudi, avoir récemment adressé une demande au procureur général israélien, réclamant l’ouverture d’une enquête criminelle contre Liberman, l'accusant «d’incitation à la violence».
«Adalah» précise, dans un communiqué dont Anadolu a eu une copie, que cette demande a été faite, suite au discours prononcé le 8 mars dernier par Lieberman à Herzliya, au centre d'Israël. Le responsable israélien avait affirmé dans son allocution : «Celui qui nous soutient doit obtenir tout. Mais celui qui s’élève contre nous, on doit prendre la hache et lui couper la tête».
Mais le centre a indiqué avoir reçu, mardi, une lettre du ministère public israélien affirmant que «Libermann s’adresse dans son discours à tous les citoyens de l'État et pas seulement les citoyens arabes. Il est difficile d’interpréter ses paroles comme un appel à commettre des actes de violence».
Le ministère public israélien a ajouté : «L'ancien ministre voulait appeler à lutter contre ceux qui ne sont pas loyaux à l'Etat d'Israël, en recourant aux autorités et non aux individus, et pas nécessairement en faisant usage de violence».
Le Centre juridique Adalah a indiqué à ce sujet, que c’est ainsi que la justice israélienne a justifié son refus d’ouvrir une enquête criminelle contre Libermann, après ses déclarations racistes.
Nadim Shehadeh, avocat du centre, a déclaré qu’ils «prétendent que Libermann ne visait pas les citoyens arabes, alors que ses déclarations étaient venues en réponse à l’intervention d’une étudiante arabe. Et dans la même déclaration, il a évoqué ceux qui commémorent la Nakba, et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ».
Shehadeh a souligné : «Soutenir que la décapitation à la hache est difficile à interpréter comme une incitation à la violence, c’est vraiment se moquer de l’intelligence du public ».
Il n'a pas été possible d'obtenir dans l’immédiat de commentaires de la part du ministère public israélien.