AA / Irak / Amir Saadi, Ali Jawad

Quarante manifestants, dont des écoliers, ont été blessés et ont souffert d’asphyxie, dimanche, lorsque les forces de sécurité ont dispersé une manifestation dans la province de Dhi Qar, dans le sud du pays, a annoncé une source médicale gouvernementale.

La même source, un médecin d'un hôpital gouvernemental, a déclaré à Anadolu que l'hôpital général de Nasiriyah avait admis 40 manifestants, ayant souffert de blessures et d’asphyxie suite à l’inhalation de gaz lacrymogène.

La source a déclaré, sous couvert d’anonymat, que les blessés comprenaient des écoliers et des femmes.

Des témoins ont déclaré à Anadolu que les blessures avaient eu lieu lors de la dispersion des forces de sécurité d’une manifestation devant le bâtiment de la Direction de l'éducation de la ville de Nasiriyah, chef lieu de Dhi Qar.

Ils ont ajouté que les manifestants avaient tenté d'assiéger la Direction et d'empêcher les employés de travailler pour imposer la désobéissance civile, mais les forces de sécurité les ont dispersés par la force.

Par ailleurs, une source de sécurité, a déclaré à Anadolu, sous couvert d’anonymat, que "des centaines d'élèves de la province de Babylone (sud) ont fermé la Direction de l'éducation de la province et empêché les employés d’accéder à leurs bureaux".

Des dizaines de manifestants ont également contraint les employés d'une station de radio gouvernementale à Diwaniya à cesser la diffusion, a déclaré une source policière à Anadolu.

La même source a déclaré que les manifestants avaient contraint les employés de la radio à arrêter d'émettre après avoir déclaré que la radio "dénigrait" les manifestants anti-gouvernementaux.

Depuis le 25 octobre, l’Irak connaît une nouvelle vague de manifestations, la deuxième du genre en deux semaines.

Les manifestations ont été ponctuées d’actes de violence généralisés, faisant au moins 285 morts et environ 13 000 blessés dans des affrontements entre des manifestants et des forces de sécurité et des groupes armés proches de l'Iran, selon des statistiques établies par Anadolu sur la base de chiffres de la Commission irakienne des droits de l'homme et des sources médicales.

Les manifestants, qui étaient initialement venus réclamer de meilleurs services et de meilleurs emplois, exigent désormais le départ du gouvernement et de l'élite politique "corrompue", ce qui est rejeté par le Premier ministre Adel Abdel Mahdi, qui refuse de présenter la démission de son Gouvernement avant qu’une alternative sérieuse ne soit proposée.

De nombreux manifestants dénoncent également l'influence croissante de l'Iran dans le pays et son soutien aux factions armées et aux puissants partis qui contrôlent les ressources du pays depuis de nombreuses années.