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Interdiction d’accueillir des étudiants étrangers à Harvard: une juge bloque la décision de l’administration Trump

- La prestigieuse université privée accuse le gouvernement de vouloir ‘’prendre le contrôle de sa direction, de ses programmes et de son idéologie’’, selon la plainte déposée au tribunal fédéral du Massachusetts

Majdi Ismail  | 23.05.2025 - Mıse À Jour : 23.05.2025
Interdiction d’accueillir des étudiants étrangers à Harvard: une juge bloque la décision de l’administration Trump

Washington DC

AA / Tunis / Majdi Ismail

Une juge a bloqué temporairement, vendredi 23 mai, la décision de l’administration Trump d’interdire à la prestigieuse université Harvard d’accueillir des étudiants étrangers, selon un document judiciaire cité par Le Monde.

Afin de suspendre cette décision, l’université avait déposé une plainte, tôt vendredi matin, au tribunal fédéral du Massachusetts, qui lui a donné raison, selon ce document.

‘’Ceci est le dernier acte de représailles mené par le gouvernement contre Harvard et son droit au premier amendement [qui protège la liberté d’expression] pour rejeter les demandes du gouvernement, qui cherche à prendre le contrôle de la direction de Harvard, de ses programmes et de l’“idéologie” de l’université et des étudiants’’, indique le texte de la plainte.

L’administration Trump avait interdit, jeudi, à Harvard, université privée établie près de Boston, d’accueillir des étudiants étrangers, une nouvelle escalade dans l’offensive du gouvernement américain contre l’enseignement supérieur. Selon son site Internet, Harvard accueille cette année quelque 6 700 ‘’étudiants internationaux’’, soit 27 % du total de ses étudiants. Cette université du nord-est des Etats-Unis est classée parmi les meilleures au monde et a produit 162 Prix Nobel.

Dans une correspondance adressée à l’établissement, la ministre américaine de la sécurité intérieure, Kristi Noem, écrit : ‘’La certification du programme SEVIS (Student and Exchange Visitor) de l’université Harvard est révoquée avec effet immédiat’’.

L’administration Trump reproche à Harvard de favoriser ‘’la violence, l’antisémitisme et de se coordonner avec le Parti communiste chinois sur son campus’’.

Cette décision signifie que Harvard ne peut recevoir des étudiants titulaires de visas F ou J pour l’année scolaire 2025-2026. Les étudiants étrangers déjà inscrits doivent ‘’se transférer’’ dans une autre université, sous peine de perdre leur visa. Kristi Noem, a assorti sa décision d’un ultimatum : si Harvard veut retrouver ce ‘’privilège’’, elle doit fournir dans les 72 heures des informations dont elle disposerait sur des activités ‘’illégales’’ de ses étudiants étrangers lors des cinq dernières années.

Le président de Harvard, Alan Garber, a répliqué à la ministre de la sécurité intérieure, déclarant : ‘’nous condamnons ces mesures illégales et injustifiées’’. Selon Alan Garber, cette décision ‘’mettait en péril le futur de milliers d’étudiants‘’ de l’université et servait ‘’d’avertissement’’ à ceux qui projettent d’étudier aux Etats-Unis.

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