
AA - Paris - Bilal Muftuoglu
Le président français François Hollande a condamné la visite d'une délégation parlementaire française en Syrie et leur rencontre avec le président syrien Bachar al-Assad.
S'exprimant depuis Manille, où il est en visite pour discuter d'un nouveau plan contre le rechauffement climatique à l'approche de la Conférence des Nations unies (ONU) sur les changements climatiques (COP 21), Hollande a dénoncé cette rencontre de la délégation composée du député Jacques Myard (Union pour un Mouvement Populaire, UMP), du sénateur UMP Jean-Pierre Vial, du député du Parti socialiste (PS) Gérard Bapt et du sénateur François Zochetto (Union des Démocrates et Indépendants, UDI).
''La France a toujours dit qu'il ne pouvait pas y avoir de dialogue avec un dictateur qui utilise de telles armes et est à l'origine d'une telle guerre'', a martelé le président français, dont le pays n'entretient plus de relations diplomatiques avec le régime d'Assad depuis 2012.
''Il y a d'autres façons d'aider la Syrie que d'aller rencontrer celui qui est responsable de cette désolation et ce n'est pas parce qu'il y a un groupe terroriste en Syrie, qui lui aussi commet le pire, massacre, tue, viole (...) que l'on pourrait faire je ne sais quel changement dans notre diplomatie'', a-t-il poursuivi.
Selon Hollande, il s'agit ''d'une rencontre entre des parlementaires français qui n'ont été mandatés que par eux-mêmes avec un dictateur qui est à l'origine d'une des plus graves guerres civiles de ces dernières années''.
Le Premier ministre français Manuel Valls a dénoncé jeudi matin une ''faute morale'' des députés français, qualifiant Assad de ''boucher''.
Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS au pouvoir), Jean-Christophe Cambadélis a annoncé jeudi matin que le député Bapt sera sanctionné par son parti pour la visite en Syrie. Cambadélis a indiqué vouloir le déferer devant la Haute autorité du PS qui pourrait prononcer une exclusion de ce député.
D'autre part, le député Myard, qui est aussi le vice-président du groupe d'amitié France-Syrie à l'Assemblée nationale française, a répliqué aux critiques du gouvernement français, affirmant que les députés français sont ''libres'' et ne sont ''pas sous l'autorité du chefs de l'Etat''.