Politique

Hezbollah : « L'internationalisation de la crise menace l'existence du Liban »

- En réponse au patriarche maronite, le député libanais du Hezbollah, Hassan Fadlallah, a déclaré que « l’absence d’un accord entre les Libanais sur des solutions internes, ne signifie pas que d'autres pays seront appelés à imposer leur tutelle ».

Majdi Ismail  | 01.03.2021 - Mıse À Jour : 01.03.2021
Hezbollah : « L'internationalisation de la crise menace l'existence du Liban »

Lebanon

AA/ Beyrouth

Le député libanais du bloc parlementaire de la « Fidélité à la résistance » représentant le Hezbollah, Hassan Fadlallah, a estimé dimanche que les expériences du passé, ont démontré que l'internationalisation de la résolution de la crise au Liban menacerait son existence.

Les propos de Fadlallah interviennent en réponse au patriarche maronite, Béchara Raï, qui avait appelé samedi depuis le siège de l’Eglise Maronite à Bkerké (nord), à tenir une conférence internationale spéciale, sous les auspices des Nations Unies, pour sauver le Liban et déclarer sa neutralité positive.

Fadlallah a déclaré à la chaîne de télévision privée libanaise LBC, «Nous ne discutons pas de Bkerké (l'Église maronite) ni de son rôle et de ce qu’elle représente, mais plutôt de la proposition politique qu’elle a présentée, relative à l'internationalisation de la crise, dont l'expérience a démontré que la présence de pays étrangers au Liban menacerait son existence ».

« Nous devons faire la différence entre l'internationalisation de la crise et la conférence internationale d'une part, et la demande d’assistance d’autre part », a déclaré le député chiite.

Et Fadlallah de souligner que «l'échec des Libanais à s'entendre sur des solutions internes ne signifie pas pour autant appeler les autres pays à imposer leur tutelle».

En raison de différends entre les forces politiques et d’une forte polarisation, le Liban n'a pas réussi à former un nouveau gouvernement, depuis la démission le 10 août 2020 de l'actuel gouvernement intérimaire, dirigé par Hassan Diab, soit, 6 jours après l’explosion catastrophique survenue dans le port de la capitale, Beyrouth.

Depuis plus d'un an, le Liban endure une crise économique qui est la pire depuis la guerre civile (1975-1990), exacerbée par les répercussions de la pandémie du coronavirus et l'explosion du port.

Samedi, le patriarche Raï a appelé le Liban à s’en tenir à la « neutralité » et à ne pas se taire face « aux armes illégales et non libanaises », en référence aux armes du Hezbollah.

« Où se trouve la menace existentielle israélienne contre le Liban dans un tel discours ? Est-ce que nous pouvons prétendre à la neutralité du Liban en abandonnant ses points forts et sa résistance, pour les laisser à la merci de l'ennemi israélien ? Ont-ils la garantie qu'Israël n'attaquera pas? », s’est interrogé Hassan Fadlallah.

Le député estime que «Les gens aujourd'hui, sont plus que jamais, attachés à la résistance (Hezbollah) et à ses armes».

« La résistance n'a pas existé de 1948 à 1967, lorsque les fermes de Chebaa ont été occupées », a-t-il rappelé.

Israël occupe une partie des territoires libanais, qui sont les fermes de Chebaa, les collines de Kfar Shuba. Une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU a été émise en 1978 obligeant Israël à se retirer de ces terres, mais elle n'a pas été appliquée.

Le groupe «Hezbollah» est allié de l'Iran et du régime syrien, et c'est un axe qui est hostile à Israël, aux États-Unis et aux régimes arabes qui lui sont alliés.

Le Hezbollah possède des armes et des missiles sophistiqués, une donne qui a déclenché un différend au sein des parties libanaises entre partisans de l’organisation chiite, sous prétexte d’ «affronter Israël», et ceux qui sont contre, exigeant que les armes soient exclusivement aux mains de l’État.

*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail

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