AA / Moscou

Une réunion trilatérale entre les dirigeants russes, azerbaïdjanais et arméniens consacrée à la question du Haut-Karabakh a débuté, lundi, à Moscou.

Le président russe, Vladimir Poutine, a débuté la réunion en remerciant le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le premier ministre arménien Nikol Pashinyan pour leur présence dans la capitale russe.

Poutine a déclaré que les efforts de médiation de la Russie dans le Haut-Karabakh visaient à établir un cessez-le-feu stable dans la région.

"Un accord de cessez-le-feu trilatéral entre la Russie, l'Azerbaïdjan et l'Arménie est respecté de manière cohérente. La situation au Haut-Karabagh est stable. Plus de 48.000 personnes sont déjà rentrées chez elles après le cessez-le-feu", a-t-il déclaré, faisant référence à une trêve conclue en novembre qui a mis fin aux combats dans le territoire internationalement reconnu comme étant celui de l'Azerbaïdjan, qui l'a libéré de décennies d'occupation arménienne.

"La Russie se conforme à l'arrangement convenu par le groupe de Minsk de l'OSCE dans toutes ses démarches. Nous consultons constamment nos partenaires au sujet de nos démarches", a-t-il ajouté.

Poutine a déclaré que les dirigeants discuteraient de diverses questions, notamment les activités de la force de maintien de la paix russe actuellement déployée dans le Haut-Karabakh, ainsi que les lignes frontalières, les problèmes humanitaires et la protection du patrimoine culturel.

"Les questions de la mise en place de liaisons économiques, commerciales et de transport, ainsi que de l'ouverture des frontières, sont particulièrement importantes. Les travaux sur ces dossiers devraient être menés par le groupe de travail conjoint sous la présidence des vice-premiers ministres de Russie, d'Arménie et d'Azerbaïdjan", a-t-il déclaré.

- Que s'est-il passé au Karabakh ?

Les relations entre les anciennes républiques soviétiques sont tendues depuis 1991, lorsque l'armée arménienne a occupé la région du Haut-Karabakh, également connue sous le nom de Nagorno-Karabakh, un territoire internationalement reconnu comme étant azerbaïdjanais, de même que sept régions adjacentes.

Lorsque de nouveaux affrontements ont éclaté le 27 septembre 2020, l'armée arménienne a lancé des attaques contre les civils et les forces azerbaïdjanaises et a même violé les accords de cessez-le-feu humanitaire.

Pendant les six semaines qu'a duré le conflit, l'Azerbaïdjan a libéré plusieurs villes et près de 300 localités et villages, tandis qu'au moins 2 802 de ses soldats sont tombés en martyrs. Les affirmations divergent quant aux pertes du côté arménien, qui, selon des sources et des responsables, pourraient atteindre 5 000 victimes.

Les deux pays ont signé, le 10 novembre 2020, un accord négocié par la Russie pour mettre fin aux combats et parvenir à une résolution globale.

Un centre commun turco-russe est en cours de création pour surveiller la trêve. Des troupes russes de maintien de la paix ont également été déployées dans la région.

Le cessez-le-feu est considéré comme une victoire pour l'Azerbaïdjan et une défaite pour l'Arménie, dont les forces armées se sont retirées conformément à l'accord.

Des violations ont cependant été signalées dans cette région au cours des dernières semaines, certains soldats arméniens semblant même s'être retranchés dans l'enclave montagneuse.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj