AA / Paris / Ümit Dönmez

La ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a pressé l'Union européenne (UE) de débloquer rapidement 5 milliards d’euros pour soutenir l'Ukraine, soulignant l'urgence de la situation sur le terrain.

Face à la presse, ce jeudi, la cheffe de la Diplomatie belge a déclaré que "ces cinq milliards destinés à soutenir l'Ukraine doivent être débloqués immédiatement", soulignant que "le temps presse sur le terrain !".

Lahbib a insisté sur la nécessité de cohérence et de solidarité au sein de l'Union européenne, affirmant que "le cynisme n'a pas sa place dans notre Union, qui a pour valeurs la cohérence et la solidarité".

Cette déclaration intervient alors que les ministres des Affaires étrangères de l'UE se réunissent à Bruxelles pour discuter des restrictions sur l'utilisation des armes occidentales par l'Ukraine contre des cibles militaires en Russie. Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a ouvertement soutenu l'idée de lever ces restrictions, arguant que les armes fournies doivent être utilisées pleinement pour que l'Ukraine puisse défendre ses territoires et riposter aux attaques russes.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, participant également à cette réunion, a appuyé les propos de Borrell, en insistant sur l'importance de permettre à l'Ukraine de frapper "des cibles militaires légitimes" en Russie, notamment des bases aériennes utilisées pour lancer des attaques contre les forces ukrainiennes.

Le soutien de Lahbib à l'Ukraine s'inscrit dans un contexte sous lequel la situation sur le terrain reste tendue, avec la Russie revendiquant la capture de nouvelles localités dans les régions de Donetsk et Louhansk.

Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine, ce qui a provoqué de multiples réactions à l’échelle internationale, singulièrement de l'Union européenne et des États-Unis, ainsi que l'imposition de sanctions financières et économiques à l'endroit de Moscou et un soutien militaire et financier à Kiev.

La Russie affirme être intervenue pour protéger les populations russophones majoritaires dans les régions séparatistes du Donbass, notamment celles de Donetsk et de Lougansk qui souhaitaient obtenir leur indépendance de l'Ukraine et qui ont fini par être annexées par la Russie suite à deux référendums tenus en septembre 2022 dans ces territoires.

La Russie pose, par ailleurs, comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l'Ukraine à ses plans d'adhésion à des entités et alliances militaires, dont l'Otan, et l’adoption d’un statut de "neutralité totale", ce que Kiev considère comme étant une "ingérence dans sa souveraineté".

Pour la première fois depuis le début de la guerre en 2022, des troupes ukrainiennes mènent, depuis le 6 août courant, une opération de grande envergure sur le sol russe, notamment dans la région de Koursk, frontalière de l'Ukraine.