Guterres veut une enquête « impartiale et indépendante » sur le meurtre de Kashoggi
- Selon son porte-parole, Stéphane Dujarric, commentant les conclusions du rapport des services de renseignement américains sur le rôle du Prince héritier saoudien dans ce «crime odieux».

New York
AA/ New York
Les Nations Unies ont annoncé lundi que le Secrétaire général Antonio Guterres exigeait toujours une enquête « impartiale et indépendante » sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi (59 ans) perpétré à l'intérieur du consulat de son pays à Istanbul, en Turquie, le 2 octobre 2018.
Les États-Unis ont publié vendredi un rapport des services de renseignement américains qui a conclu au fait que le Prince héritier saoudien, Mohammed Bin Salmane (35 ans), « avait approuvé l’enlèvement ou le meurtre » de Khashoggi, tandis que Riyad considérait que le rapport était entaché « d’informations et de conclusions inexactes ».
En réponse aux interrogations des journalistes de savoir si le Secrétaire général de l’ONU estime impératif pour le Prince héritier saoudien de rendre des comptes, le porte-parole de Guterres, Stéphane Dujarric, a déclaré : « Le Secrétaire général souhaite toujours une enquête impartiale et indépendante ».
En septembre 2020, la justice saoudienne avait annulé définitivement les peines capitales précédemment prononcées pour le meurtre du journaliste, condamnant huit accusés à des peines allant de 7 à 20 ans de prison et classé l’affaire, ce qui a suscité de nombreuses critiques à l’encontre de Riyad.
Et Dujarric de poursuivre lors d’une conférence de presse: « Vous vous souvenez peut-être qu'il (Guterres) avait qualifié à plusieurs reprises ce qui s'est passé de crime odieux, et il fait encore pression, étant donné la nécessité de mener une enquête impartiale et indépendante dans le but de concrétiser le principe de rendre des comptes »
« Le Secrétaire général a souligné maintes fois auparavant la nécessité de protéger les journalistes pour qu’ils puissent s’acquitter de leur tâche, et bien sûr, survivre », a fait observer Dujarric.
Le rapport des services de renseignement américains a été publié après des entretiens téléphoniques effectués vendredi entre le président américain Joe Biden et le roi saoudien Salmane bin Abdelaziz Al-Saoud (85 ans).
Le rapport de la direction national du renseignement indiquait que « le prince héritier saoudien considérait Khashoggi comme une menace pour le royaume et plus largement soutenait le recours à des mesures violentes si nécessaire pour le faire taire", ajoute la même source.
Ce rapport était déclassé, mais l'Administration de l'ancien président américain Donald Trump (janvier 2017 - janvier 2021) avait refusé de le publier, au regard de ses liens étroits avec le Prince héritier saoudien.
*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail