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Gouvernorat de Gaza : l’IPC déclare officiellement la famine, une première au Moyen-Orient

- La famine devrait s’étendre à Deir al-Balah et Khan Younès d’ici fin septembre, selon le rapport du système mondial de suivi de la faim

Beyza Binnur Dönmez  | 22.08.2025 - Mıse À Jour : 22.08.2025
Gouvernorat de Gaza : l’IPC déclare officiellement la famine, une première au Moyen-Orient Dilara Zengin Okay

Geneve

AA / Genève / Beyza Binnur Donmez

La famine a été confirmée dans le gouvernorat de Gaza, avec des projections indiquant qu’elle pourrait s’étendre aux villes de Deir al-Balah et de Khan Younès dans les prochaines semaines, selon une nouvelle analyse de l’Integrated Food Security Phase Classification (IPC) publiée ce vendredi, marquant la première famine de ce type au Moyen-Orient.

« Au 15 août 2025, la famine (Phase 5 de l’IPC) — avec des preuves raisonnables — est confirmée dans le gouvernorat de Gaza », a indiqué l’IPC, système de suivi de la faim soutenu par l’ONU.

« Après 22 mois de conflit incessant, plus d’un demi-million de personnes dans la bande de Gaza font face à des conditions catastrophiques caractérisées par la famine, la misère et la mort. »

Par ailleurs, Jean-Marten Bauer, directeur de l’analyse de la sécurité alimentaire et de la nutrition du Programme alimentaire mondial (PAM), et Richard Peeperkorn, représentant de l’OMS dans les territoires palestiniens occupés, ont souligné que « pour la première fois, nous avons une famine au Moyen-Orient ».

L’analyse de l’IPC prévient que près d’un tiers de la population, soit 641 000 personnes, devrait faire face à des conditions catastrophiques d’ici fin septembre. Plus de 1,14 million de personnes, soit 58 %, devraient se trouver en situation d’urgence (Phase 4 de l’IPC).

La malnutrition aiguë s’aggrave à un rythme alarmant. « Jusqu’en juin 2026, au moins 132 000 enfants de moins de 5 ans devraient souffrir de malnutrition aiguë — soit le double des estimations de l’IPC de mai 2025. Cela inclut plus de 41 000 cas sévères d’enfants à risque accru de décès », précise le rapport.

Par ailleurs, 55 500 femmes enceintes ou allaitantes ont un besoin urgent de soutien nutritionnel.

L’IPC attribue la crise à l’effondrement des systèmes alimentaires, à la violence continue et à l’arrêt quasi total de l’aide. En juillet, 80 % des ménages ont déclaré faire face à des risques pour leur sécurité en cherchant de la nourriture, tandis que les prix alimentaires ont explosé en raison de la rareté.

« Une assistance humanitaire immédiate, massive et sans entrave dans tous les secteurs est cruciale pour éviter de nouvelles situations de misère, de famine et de décès », avertit le rapport. « Cela n’est pas possible sans un cessez-le-feu immédiat et la fin du conflit. »

Le Comité de révision de la famine a insisté sur le fait que cette catastrophe est « entièrement causée par l’homme » et que « tout retard supplémentaire — même de quelques jours — entraînera une augmentation totalement inacceptable de la mortalité liée à la famine ».

Depuis octobre 2023, Israël a tué plus de 62 000 Palestiniens à Gaza. La campagne militaire a dévasté l’enclave et provoqué des pénuries alimentaires ainsi que des morts par famine.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Israël fait également face à une affaire de génocide devant la Cour internationale de Justice pour sa guerre contre l’enclave.


* Traduit de l'anglais par Seyma Erkul Dayanc

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