AA-Bangui-Thierry Brésillon
« Nous avons besoin d'une plus large présence, voire, d'une couverture totale du territoire centrafricain, il faut sécuriser non seulement la capitale, mais aussi l'ouest du pays, pour lutter contre la partition de la République centrafricaine », a déclaré François Hollande en visite, vendredi, à Bangui.
Le président François Hollande qui a débarqué vendredi un peu avant midi à Bangui, s'est tout de suite rendu au camp Mpoko, où est basé le contingent français, à proximité de l'aéroport de la capitale centrafricaine, a rapporté le correspondant de Anadolu.
Après s'être entretenu avec les autorités militaires de son pays, le premier dirigeant de l'Elysée a visité le site où sont entreposées les armes et les munitions récupérées par l'armée française auprès des milices qui s'affrontent actuellement, notamment celles de la Seleka (coalition constituée en août 2012 de partis politiques et de forces rebelles centrafricain de confession musulmane) et des anti-Balka (milices d'auto-défense de confession chrétienne, constituées pour contrer les Seleka). Une tonne de matériel militaire est, en effet, saisie chaque jour, selon des sources de la Sangaris ( opération militaire de l'armée française conduite en République centrafricaine ).
S'adressant aux troupes françaises, Il a indiqué : « Nous avons besoin d'une plus large présence, voire, d'une couverture totale du territoire centrafricain. Il faut sécuriser non seulement la capitale, mais aussi l'ouest du pays, où sévissent encore des milices, particulièrement dures, qu'il convient de désarmer. Votre mission est claire, elle a été définie par le Conseil de sécurité des Nations Unies le 5 décembre. Vous êtes appelés à protéger les civils alors que se déroulent des affrontements politiques et souvent interreligieux ».
Il a, dans la même perspective, ajouté : « Votre tâche est également d'assurer la restauration de l'ordre public et de garantir les conditions d'une transition démocratique. Des milliers de vies ont été bel et bien sauvées grâce à votre déploiement ».
François Hollande qui se félicitait de l'œuvre du contingent français, a poursuivi : « Avec le déclenchement du conflit, Il n'y avait plus en Centrafrique ni armée, ni police, ni justice, ni école. Les exactions se multipliaient. La veille même de notre opération, les attaques avaient fait mille morts. Il reste encore beaucoup à faire, parce qu'il y a des bandits qui terrorisent la population, notamment musulmane ».
Le président de l'Hexagone s'est, par la suite, félicité des renforts militaires prévus pour fin mars prochain, qui porteront les dispositifs internationaux déployés en RCA à 9000 soldats, dans le cadre d'une opération de l'Union Européenne.
Revenant sur les appels lancés ici et là, prônant une division du pays, il a appelé la communauté internationale à mieux soutenir le gouvernement centrafricain afin de rétablir l'autorité de l'Etat qui n'est plus depuis des mois, pourqu'il puisse mieux lutter contre tout dérapage menaçant l'unité et l'immunité du pays »
S'agissant des réfugiés et des déplacés centrafricains, il a indiqué qu' « il va peut-être falloir des années pour permettre leur retour »
Hollande devra rencontrer en fin d'après-midi de ce vendredi Dieudonné Nzapalaïnga, archevêque catholique de Bangui, Omar Kobine Kayama, président de la communauté islamique de Centrafrique, et le pasteur Nicolas Guerkoyame, président des Evangéliques. Puis il s'entretiendra avec Mme Catherine Samba-Panza, présidente de la république centrafricaine.
Le président français avait déjà effectué une visite à Bangui le 10 décembre, dès les premiers jours de l'opération Sangaris. Le 25 février le Parlement français a approuvé la prolongation de cette opération.
