
AA/Paris/Fatih Karakaya
Une mosquée turque à Metz, ville de l'Est français, a été incendiée par des inconnus dans la nuit du 5 à 6 mai, selon le correspondant d’Anadolu.
La mosquée du Centre (Merkez Camii) rattachée au Comité de Coordination des Musulmans Turcs de France (CCMTF) a indiqué sur sa page que cet incendie criminel était la conséquence directe « des épisodes islamophobes que vivent les musulmans de France depuis des années et qui s'accentue avec les derniers résultats des élections présidentielles ».
Selon le CCMTF, « après la montée des idées anti-musulmanes, racistes et même xénophobes, les musulmans font face à une véritable hostilité qui va crescendo ».
Par ailleurs, les responsables de la mosquée observent que « cette escalade de haine » s’explique aussi par « la fermeture de mosquées, dégradation des lieux de cultes et graffitis islamophobes ».
« Aujourd'hui un autre seuil a été franchi et nous avons été victime dans notre association à Metz, d'un incendie criminel et une tentative d'homicide involontaire », explique le message posté sur les réseaux sociaux.
Après avoir condamné « ces actes odieux qui sont contraire aux valeurs de la République comme le dit bien Gérald Darmanin », les dirigeants « appellent la police à retrouver rapidement ces auteurs afin de les faire condamner pour ces actes ».
- Condamnation de la part du maire
Après avoir appris la nouvelle, François Grosdidier, maire de la ville s’est immédiatement rendu sur place « pour exprimer sa solidarité avec les responsables de la mosquée ».
« Je condamne avec la plus grande fermeté cet acte d’#islamophobie. Je le regrette infiniment dans une ville qui a toujours été, dans son histoire, une cité de tolérance religieuse et dans laquelle vit aujourd’hui le dialogue inter-religieux… », a écrit le maire sur son compte Twitter.
Appelant tous les citoyens « qu’ils aient des convictions religieuses ou non, à condamner cet acte », le maire a donné rendez-vous samedi à 12h à un rassemblement « pour la tolérance, la liberté de croyance et de culte ainsi que la concorde républicaine ».
Contacté par Anadolu, Ayhan Avci, vice-président de la mosquée du Centre a indiqué que l’association avait envoyé un courrier à la préfecture pour «’installer des caméras de surveillance » mais que « celle-ci a refusé sans motif ».
« Nous avons organisé un repas de la rupture du jeûne dans notre mosquée et plusieurs personnalité politiques locaux dont le maire a participé à l’événement. Je pense que cela n’a pas plu à certains » estime encore Avci.
Il a également rappelé que la mosquée avait multiplié ces dernières années notamment pendant la période du Ramadan « la distribution des vivres pour les démunis et offrait des repas à toute personne se présentant à la mosquée dans le cadre d’une solidarité nationale qui contribue au vivre ensemble ».