Politique

France : Un maire placé sous protection policière après la vidéo d'un influenceur d'extrême droite (médias)

- Le maire d'un village du Tarn-et-Garonne a fait l'objet de menaces de mort, suite à la diffusion de cette vidéo.

Ümit Dönmez  | 03.06.2023 - Mıse À Jour : 04.06.2023
France : Un maire placé sous protection policière après la vidéo d'un influenceur d'extrême droite (médias)

France

AA / Paris / Ümit Dönmez


Le maire du village de Montjoi (Tarn-et-Garonne) a été placé sous protection policière, il y a une semaine, à la suite de menaces de mort survenues après la diffusion sur « YouTube » d'une vidéo de l'influenceur d'extrême droite « Papacito ».

Selon une information révélée par La Dépêche du Midi, Christian Eurgal, 75 ans, maire sans étiquette de cette commune de 190 habitants, a reçu ces menaces par courriel, sur la messagerie téléphonique de la mairie ainsi que sur les réseaux sociaux de celle-ci.

Dans sa vidéo diffusée à la fin mai, intitulée "Infestation de fouines à Montjoi" et vue plus de 480 000 fois, Papacito s'en était pris à l'élu, le qualifiant de "fouine" qu'il faudrait chasser de son village. Selon les témoignages de l'élu, rapportés par Le Figaro, après la révélation des faits, des inscriptions à la peinture ont été retrouvées sur les routes indiquant la direction du domicile du maire, avec le message accompagné de flèches "Eurgal, fouine de Montjoi".

"Je suis d'un tempérament calme, je représente la commune, la République dans ma commune, on est dans un État de droit, je ne peux pas admettre que l'on puisse faire des choses horribles comme ça, je suis calme dans mes fonctions, mais, intérieurement, je bous", a réagi le Christian Eurgal, selon des propos rapportés par Le Figaro.

Pour rappel, le mois dernier, le maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez, avait adressé sa lettre de démission au préfet de Loire-Atlantique. L'élu de la ville balnéaire de 14 000 habitants avait notamment été la cible d'intimidations, de menaces et d'un incendie criminel à son domicile - alors qu'il y dormait avec sa famille - par des militants d'extrême droite, après sa décision de déménager près d’une école élémentaire de sa commune, un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada) qui avait ouvert dans la ville en 2016 suite au démantèlement de la « jungle » de Calais.

Plusieurs manifestations avaient été organisées à Saint-Brevin-les-Pins, à l’appel de l’extrême droite, notamment de militants du parti « Reconquête ! » d’Éric Zemmour.

Dans une situation similaire, le maire de Callac (Côtes-d’Armor) Jean-Yves Rolland avait dû renoncer à son projet d’accueil de familles réfugiées suite aux pressions et intimidations exercées par des militants ou sympathisants de « Reconquête ! ».

Dans une autre affaire, survenue en mai, le procureur de la République de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) avait annoncé l'ouverture d'une enquête contre "X", pour tentative de meurtre, après que la maire de la commune de Plougrescant avait retrouvé les freins de son véhicule sectionnés.

Le procureur avait précisé que les faits commis à l'encontre de la maire Anne-Françoise Piédallu peuvent "être qualifiés de tentative d'homicide et de menaces de mort réitérées".


Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.