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France / Procès Péchier : la perpétuité requise contre l’anesthésiste accusé de 30 empoisonnements

- La perpétuité, avec 22 ans de sûreté, a été requise contre l’ex-anesthésiste Frédéric Péchier, jugé pour 30 empoisonnements présumés, dont 12 mortels, survenus entre 2008 et 2017

Serap Doğansoy  | 12.12.2025 - Mıse À Jour : 12.12.2025
France / Procès Péchier : la perpétuité requise contre l’anesthésiste accusé de 30 empoisonnements

Istanbul

AA / Istanbul / Serap Dogansoy

La réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans, a été requise ce vendredi devant la cour d’assises du Doubs contre l’ancien anesthésiste Frédéric Péchier, jugé pour l’empoisonnement de 30 patients, dont 12 mortels, survenus entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon.

Au 64ᵉ jour d’audience, les avocates générales ont estimé que les faits reprochés justifiaient la peine maximale encourue, dénonçant des actes commis “par le biais de la médecine” et ayant conduit à 12 décès et 18 tentatives d’empoisonnement présumées. L’accusé, décrit par l’accusation comme un praticien systématiquement présent lors des incidents opératoires retenus, continue de contester toute intention criminelle.

Mis en examen une première fois en 2017 puis en 2019, le médecin a toujours rejeté son implication, tout en reconnaissant récemment une “erreur” dans la réanimation d’une patiente décédée en 2015. Interrogé sur le cas de Sylviane Baugey, il a admis avoir administré des doses d’adrénaline jugées “trop importantes” par plusieurs experts, tout en indiquant avoir agi “dans l’urgence” lors d’un arrêt cardiaque prolongé.

L’information judiciaire, ouverte il y a plus de sept ans, a donné lieu à l’analyse de 77 incidents opératoires, dont 30 ont été retenus pour des faits d’empoisonnement présumés. Trois collèges d’experts ont été mobilisés, 27.000 pages de procédure ont été versées au dossier et plusieurs exhumations ont été réalisées. Des poches de perfusion saisies en 2017 présentaient notamment des concentrations en potassium très élevées, élément déterminant pour l’élargissement de l’enquête.

La défense soutient que l’accusé a été la cible principale d’investigations “orientées” et estime que d’autres pistes n’ont pas été explorées. Péchier affirme avoir été appelé “systématiquement” en renfort lors des incidents, une version que l’accusation juge incohérente au regard des témoignages recueillis.

Le procès, ouvert le 8 septembre, doit s’achever le 19 décembre. Il réunit 156 parties civiles, 56 avocats, 131 témoins et 15 experts.

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