Politique

France/Présidentielle - François Fillon maintient sa candidature, les Républicains dans la confusion

-A moins de 50 jours du premier tour, tous les voyants sont au rouge pour la droite

Hatem Kattou  | 06.03.2017 - Mıse À Jour : 06.03.2017
France/Présidentielle - François Fillon maintient sa candidature, les Républicains dans la confusion

France

AA/ Paris/ Souhir Bousbih

«Personne ne peut m’obliger à retirer ma candidature». Le message est clair. S’il se défend d’être «jusqu’au boutiste», François Fillon, candidat du parti "Les Républicains" (droite) a répété dimanche soir sa volonté de se maintenir dans la course à la Présidentielle française du 23 avril prochain et mis davantage sa famille politique au pied du mur, après une journée riche en rebondissements.

Pénélope Fillon a parlé

La première surprise est arrivée dimanche matin. Pour la première fois depuis l’éclatement de l’affaire du « Pénélopegate », où le candidat des Républicains est soupçonné d’avoir employé fictivement femme et enfants, la principale concernée s’est exprimée dans les colonnes du Journal du Dimanche. Pénélope Fillon a réfuté les accusations qui pèsent sur elle et affirmé avoir effectivement travaillé pour son mari.

«Je traitais le courrier en lien avec la secrétaire. Je préparais pour mon mari des notes et des fiches sur les manifestations locales de la circonscription, afin qu'il puisse avec mes mémos faire ses allocutions. Je lui faisais aussi une sorte de revue de presse locale. Je le représentais à des manifestations. Je relisais ses discours», a-t-elle expliqué, réaffirmant son soutien indéfectible à son époux: « Contrairement à d'autres, moi, je ne le lâcherai pas».

Fort de cet appui, François Fillon a poursuivi son opération de reconquête de l’opinion publique sur la place du Trocadéro à Paris, où des milliers de personnes avaient répondu, dimanche après-midi, à son appel pour une manifestation de soutien.

Ébranlé par sa convocation par les juges le 15 mars prochain et par les nombreuses défections dans son camp qui en ont découlé, l’ancien Premier ministre comptait sur une mobilisation massive de « sa base » pour appuyer la légitimité de sa candidature.

Face à la foule, François Fillon a rendu hommage à ses partisans, cette « France qui vient de loin, la France des paysans, des châteaux(…) le peuple qui tous les jours est au travail, qui croit à la famille, qui respecte le drapeau tricolore ».

Il a réitéré ses excuses pour avoir employé sa femme et s’est directement adressé à sa famille politique: « Mon examen de conscience, je l’ai fait. Je ne souhaite à personne de le faire dans de telles circonstances. Aux hommes et aux femmes politiques de mon camp, il vous revient maintenant de faire le vôtre», a-t-il lâché.

La déclaration d’Alain Juppé attendue lundi matin

Une manière à peine voilée de mettre la pression sur ses anciens soutiens qui préparaient, en coulisses, un plan de secours. Plébiscité par de nombreux élus, Alain Juppé a pris la parole lundi matin pour éclaircir la situation. L’entourage de l'ancien candidat à la primaire affirmait se tenir "prêt" si François Fillon se retirait.

Le retrait de Fillon est ce qu’espèrent toujours de nombreux responsables de la droite. Les présidents de Région Christian Estrosi, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse se réunissent lundi pour discuter d’une « initiative » pour permettre à François Fillon une «sortie respectueuse », avec comme recours « logique » Alain Juppé.

Une déclaration appuyée par Nicolas Sarkozy ce lundi matin, qui souhaite une réunion commune des deux hommes « pour trouver une voie de sortie digne », alors que des proches de Sarkozy ont demandé, lundi, à Fillon de se choisir "un successeur".

François Fillon, qui s’est pourtant dit « ouvert aux discussions », n'accepte pas cette alternative: « Ce ne sont pas des présidents de région ou des anciens candidats à la primaire qui vont prendre la décision à ma place. Je suis le seul à pouvoir la faire, je le ferai en cherchant à chaque instant l'intérêt général », a-t-il déclaré, dimanche soir, au JT de 20H.

Il n’en demeure pas moins qu’à moins de 50 jours du premier tour, tous les voyants sont au rouge pour la droite. Ce lundi, un sondage annonçait que seuls 29% des Français souhaitaient un maintien de François Fillon.

Une réunion extraordinaire de l’état major des Républicains a été convoquée pour lundi soir par Bernard Accoyer et Gerard Larcher. François Fillon devrait y participer.

La suite de la journée de lundi pourrait, ainsi, mettre un point final au feuilleton Fillon qui occupe la scène médiatique depuis des semaines, ou au contraire, précipiter le schisme des Républicains.

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