Politique

France/ Présidentielle: Des doutes planent sur la candidature de Fillon après le "Pénélope Gate"

- La candidature de Fillon à l'élection présidentielle commence à être remise en cause au sein des Républicains, dont certains n'hésitent plus à évoquer, même, l'hypothèse d'un remplacement

Bilal Müftüoğlu  | 01.02.2017 - Mıse À Jour : 02.02.2017
France/ Présidentielle: Des doutes planent sur la candidature de Fillon après le "Pénélope Gate"

Paris

AA - Paris - Bilal Muftuoglu

La candidature de François Fillon à l'élection présidentielle française commence à être remise en cause au sein de son parti, les Républicains, avec l'hypothèse de plus en plus évoquée d'un remplacement avant mai prochain.

Les députés Républicains se trouvent ce mercredi au QG du parti pour débattre de la candidature de Fillon, fragilisée par la révélation des emplois fictifs de sa femme, Pénélope, à l'Assemblée nationale en contrepartie de plus de 500 000 euros.

Des "plans B" sont évoqués, implicitement ou explicitement, par les élus de la droite alors que les enquêteurs du Parquet national financier perquisitionnaient mardi à l'Assemblée nationale à la recherche d'éléments de preuves sur le travail effectué par Pénélope Fillon en tant qu'attachée parlementaire de son époux et puis de son suppléant.

Interrogé sur l'hypothèse de remplacement sur LCI, le député Philippe Gosselin a confié que des "questions se posent" à ce propos, tout en appelant à ne pas anticiper. "Je ne sais pas si on y travaille en tant que tel, mais il est vrai que des questions se posent pour un certain nombre de collègues et pour un certain nombre d'entre nous, et aussi pour nos concitoyens. Mais je crois que tout ça n'a pas vraiment de sens. On peut se poser les questions de plans A, B, C, D, Z en cochant toutes les cases… Aujourd'hui ce n'est pas d'actualité, n'anticipons pas", a-t-il indiqué.

Les soutiens de Fillon essayent de se faire rassurants tout en confirmant les doutes sur la candidature. "Il y a une inquiétude sourde et lourde. Mais pour l'instant la digue tient", soutenait Benoist Apparu, maire de Châlons-en-Champagne et ancien ministre du Logement tandis que pour Damien Abad, député de l'Ain, "les gens s'interrogent, mais ils ne nous ont pas encore lâchés".

Les témoignages des élus, sous couvert d'anonymat, seraient pourtant beaucoup plus durs au point même d'affirmer que Fillon "est mort". "Les gens sont affolés, les retours en circonscription sont assez violents. Nos électeurs pensent que François Fillon est mort", confie un député LR, cité par Le Figaro alors qu'un autre admet: "On a une très grande inquiétude pour savoir si on va perdre notre candidat".

Des candidats potentiels ont émergé depuis le week-end dernier sans qu'ils ne se prononcent publiquement, notamment en attente d'une mise en examen de Fillon, condition qu'il s'est auto-imposée pour se retirer de la course présidentielle. Le nom de Xavier Bertrand, président de la région Nord-Pas-de-Calais est évoqué par un sénateur filloniste, sous couvert d'anonymat, dans les colonnes du Parisien.

"Bertrand, il ne dit rien et il ne bouge pas une oreille. Mais c'est sûr qu'il y pense, forcément. Il a battu Marine Le Pen aux dernières régionales et sa fibre de droite sociale serait de nature à rassurer les électeurs troublés par le programme radical de Fillon", affirme le sénateur.

Autre nom cité, celui de François Baroin, sénateur de l'Aube et proche de Nicolas Sarkozy. "Il a commencé à s'activer très discrètement, en approchant quelques parlementaires pour les sonder sur cette hypothèse. Tellement discret que les fillonistes ne s'en sont pas rendu compte et qu'ils l'ont invité à prendre la parole dimanche à la Villette", révèle un député francilien, également rapporté par Le Parisien.

Malgré les doutes, Fillon s'est dit "serein et confiant" sur les résultats de l'enquête du Parquet national financier. Dénonçant une opération "professionnelle" et de "calomnie" contre sa candidature, Fillon a affirmé affronter une situation sans précédent sous la Ve République.

"A ma connaissance, dans l'histoire de la Ve République, cette situation ne s'est jamais produite ; jamais à moins de trois mois d'une élection présidentielle une opération d'une telle ampleur et aussi professionnelle n'a été montée pour essayer d'éliminer un candidat autrement que par la voie démocratique", a-t-il déclaré mardi, devant l'Electronic Business Group, assemblée d'entrepreneurs du numérique.

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