AA / Istanbul / Sanaa Amir

Le tribunal administratif de Nancy a autorisé samedi la tenue d’une messe en hommage au maréchal Pétain dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Verdun, annulant l’interdiction initiale prise par le maire.

Le préfet de la Meuse a expliqué dans une interview accordée à Franceinfo : « Il y a une décision de justice administrative qui a été rendue. Donc cette messe est autorisée. Les personnes qui y participent doivent être en sécurité et celles qui s’y opposent doivent pouvoir le faire pacifiquement. »

Face à la décision judiciaire, le maire de Verdun a insisté sur son opposition morale et historique : « Pétain n'est pas le héros de Verdun. Le héros de Verdun, c'est le soldat. Comment célébrer une messe en hommage à celui qui a contribué à la déportation et à l’assassinat de dizaines de milliers de victimes ? »

Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées pour marquer leur désaccord, dénonçant la dimension politique de la messe organisée par l’« Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain ».

Le maire a précisé : « Ce qui est très important aujourd'hui, c'est d'engager des démarches pour que ce président qui tient des propos révisionnistes soit condamné. La République doit triompher. »

La messe a donc pu se dérouler dans un cadre sécurisé, conformément aux prescriptions de la justice, tandis que les opposants étaient invités à manifester pacifiquement.

Le maréchal Philippe Pétain est une figure controversée de l’histoire française. Héros de la Première Guerre mondiale, il est surtout connu pour sa défense lors de la bataille de Verdun en 1916.

Cependant, sa réputation a été ternie par son rôle pendant la Seconde Guerre mondiale, à la tête du régime de Vichy (1940–1944), il a collaboré avec l’Allemagne nazie, appliquant des politiques antisémites et autorisant la déportation de Juifs.

Après la guerre, Pétain fut jugé pour haute trahison, condamné à mort (peine commuée en détention à perpétuité en raison de son âge) et est mort en prison en 1951.