France : Plusieurs conseils départementaux du culte musulman portent plainte après la publication d'un sondage de l’Ifop
- La publication d’un sondage de l’Ifop sur l’islam et l’islamisme en France a provoqué le dépôt de plaintes par plusieurs structures qui dénoncent un document biaisé et stigmatisant
Istanbul
AA / Istanbul / Serap Dogansoy
Plusieurs conseils départementaux du culte musulman (CDCM) ont déposé plainte après la publication d’un sondage de l’Ifop intitulé « État des lieux du rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans de France », paru le 18 novembre, ont annoncé samedi leurs avocats, Maîtres Raphaël Kempf et Romain Ruiz dans un communiqué de presse consulté par Anadolu.
Les CDCM du Loiret, de l’Aube et des Bouches-du-Rhône estiment en effet que cette étude « viole le principe d’objectivité » fixé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et à la diffusion des sondages d’opinion. Ils dénoncent des « questions orientées » et la mise en avant de « résultats minoritaires à des fins polémiques ».
Le communiqué de presse indique que le réseau social américain X, est également visé par la plainte pour la diffusion de ce sondage. Raphaël Kempf et Romain Ruiz estiment que le document « renforce les amalgames » et dénoncent un texte qui, selon eux, alimente un climat de stigmatisation à l’égard des musulmans.
L’enquête, commandée par la revue Écran de veille, a été réalisée par téléphone auprès de 1 005 personnes se déclarant musulmanes, issues d’un panel de 14 000 individus. Elle avance notamment l’idée d’une évolution des pratiques religieuses chez les plus jeunes répondants et d’une religiosité plus affirmée.
Dans un communiqué, l’Ifop a défendu une étude qu’il qualifie « d’exceptionnelle par son envergure historique et sa robustesse méthodologique ».
Après la publication du sondage, plusieurs responsables politiques avaient réagi. Le député LFI (La France Insoumise) Paul Vannier avait notamment dénoncé une « stigmatisation » et un « amalgame dangereux ». Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez avait, de son côté, rappelé son intention de renforcer la lutte contre l’« islam radical », provoquant des réactions critiques d’élus et d’associations qui avaient craint une confusion entre pratique religieuse et radicalisme.
