Politique

France: Plus d'une vingtaine d'interpellations après une nuit d'émeutes à Aulnay-sous-Bois

- Des incidents ont éclaté dans la banlieue parisienne en marge des protestations contre la violence policière dont a été victime un jeune Aulnaysien jeudi dernier

Bilal Müftüoğlu  | 07.02.2017 - Mıse À Jour : 07.02.2017
France: Plus d'une vingtaine d'interpellations après une nuit d'émeutes à Aulnay-sous-Bois

Paris

AA - Paris - Bilal Muftuoglu

Plus d'une vingtaine d'individus ont été interpellés dans la nuit de lundi à mardi à Aulnay-sous-Bois (Ile-de-France) suite aux incidents éclatés en marge des protestations contre la violence policière dont a été victime un jeune habitant de la commune jeudi dernier.

La police a procédé à l'interpellation de 26 individus, selon le dernier décompte de la chaîne de télévision LCI s'appuyant sur une source policière, suite à la troisième nuit d'émeutes consécutive dans la banlieue parisienne.

Les incidents ont éclaté vers 22h (21h GMT) après une journée de manifestation pacifique dans la Cité 3000, où habite la victime de la violence policière, Théo, jeune footballeur de 22 ans.

Plusieurs départs de feu ont été signalés dans la commune alors que la police a recensé au moins une dizaine de véhicules incendiés, d'après les mêmes sources. Des jets de cocktails molotov et des tirs de flashball visant les commerces ont également été relevés par les habitants du quartier, rapporte LCI, tandis que la radio Europe 1 évoque des tentatives d'incendie contre deux restaurants.

Cinq jeunes avaient été interpellés dans la nuit de dimanche à lundi dans banlieue parisienne, en marge des protestations contre l'hospitalisation de Théo suite aux violences qu'il a infligées lors d'un contrôle d'identité par quatre agents de la Brigade spécialisée de terrain (BST).

Le jeune footballeur, qui a fait l'objet d'une "interpellation musclée" selon la police, est toujours hospitalisé, souffrant d' "une plaie longitudinale du canal anal" et d'une "section du muscle sphinctérien". Il a dû subir, d'ailleurs, une intervention chirurgicale, a rapporté Le Parisien.

Les quatre policiers, suspendus de leurs fonctions dans le week-end, ont été placés sous contrôle judiciaire dans le cadre d'une enquête pour "violences volontaires avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique".

L'accusation de "viol par personne ayant autorité" a finalement été retenue contre un seul policier, et requalifiée en "violences" pour les trois autres.

L'affaire a suscité des réactions au sein de la classe politique, à commencer par le maire Les Républicains (LR) d'Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, qui a dénoncé la requalification du "viol" en "violences".

"La police est là pour protéger et non humilier nos concitoyens (...) Nous, les Aulnaysiens, ne pouvons pas comprendre cette requalification, elle est vécue comme un détournement de vérité (...) L'immense majorité des jeunes aulnaysiens sont des exemples positifs. Ce jeune homme en fait partie", a écrit le maire sur sa page Facebook.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux est également revenu sur l'affaire, souhaitant que "toute la lumière soit faite sur les accusations d'une extrême gravité portées à l'encontre de ces fonctionnaires". Des "sanctions" seront "évidemment prises" en fonction de l'enquête judiciaire, a-t-il renchéri, dans un communiqué diffusé par son ministère.

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