France / Palestine : le Crédit coopératif clôture le compte bancaire de l’UJFP
- L’association dénonce une accusation « infamante » de soutien au terrorisme et appelle à la mobilisation

Paris
Le Crédit coopératif a fermé le compte bancaire de l’Union juive française pour la paix (UJFP) le 30 juillet 2025, après plus de vingt ans de relations avec l’association.
Par voie d’une déclaration vidéo publiée sur le site de l’UJFP, son porte-parole Pierre Stambul a indiqué que cette décision faisait suite à une accusation de « soutien au terrorisme », permettant ainsi à la banque de se dispenser de toute justification légale.
« C’est là une accusation absolument infamante, parce que nous, à l’Union juive française pour la paix, nous sommes nombreux à descendre des victimes du génocide nazi », a-t-il déclaré, ajoutant que l’organisation mène depuis 2016 un travail de soutien à la société civile de Gaza, en faveur des paysans, des pêcheurs, de la scolarité et de l’aide psychologique.
Selon M. Stambul, les fonds collectés par l’UJFP transitent par virement bancaire vers un représentant sur place, « parfaitement connu » et reconnu par les autorités locales, qui tient des comptes « extrêmement précis ». Toutes les preuves de ces opérations auraient été fournies à la banque.
Le porte-parole estime que cette décision s’inscrit dans « l’organisation méthodique de l’interdiction du soutien financier à la société de Gaza » et accuse « le système bancaire, en général », ainsi que le Crédit coopératif, « banque dite de gauche », d’être « complices d’un génocide majeur ».
Il appelle « l’ensemble de la société civile » à interpeller les autorités politiques et bancaires afin de rétablir la possibilité de transférer des fonds pour aider une population « en danger de mort ».
Le Crédit coopératif n’a, à ce jour, pas publié de communiqué ou de réaction officielle à ces accusations.
Selon les autorités sanitaires de Gaza, plus de 61 000 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début du conflit en octobre 2023, dont la majorité sont des enfants et des femmes, tandis que des centaines de civils ont été abattus dans des zones de distribution d’aide humanitaire ces derniers mois. Ces événements interviennent dans un contexte humanitaire dramatique à Gaza, au moment où retentissent les appels internationaux pour un cessez-le-feu et une intensification du flot d’aide.
Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré le mois dernier que Gaza est confrontée à « une mort et une destruction sans précédent », que « la malnutrition est en forte hausse » alors que le système d'aide est sur le point de s'effondrer.
La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’accès à l’aide humanitaire. La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, en juillet, les mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre, notamment d’avoir utilisé la famine comme méthode de guerre. Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.