France / Meurtre de Lola: La mère de la victime dénonce la récupération politicienne
- Lors d'une marche à Paris, en hommage à sa fille de 12 ans, tuée le mois dernier dans des conditions atroces.

AA / Paris / Ümit Dönmez
La mère de Lola -la fille de 12 ans tuée dans des conditions atroces le mois dernier- a dénoncé, ce mercredi, la récupération "mercantile et politicienne" du meurtre et de l'image de sa fille.
En présence de plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux collégiens, rassemblées à Paris en hommage à la jeune adolescente, sa mère a pris la parole en public pour la première fois.
"C'est dans ces moments difficiles, d'une violence extrême, que le meilleur côtoie le pire", a-t-elle déclaré à l'issue d'une marche jusque dans l'immeuble où vivaient Lola et sa famille et où l'enfant a été assassinée.
"Le meilleur, c'est vous ici présents, c'est la solidarité, c'est la fraternité qui permet de croire encore aux valeurs qui nous unissent. Le pire ce sont les utilisations de l'image de notre fille à des fins mercantiles ou politiciennes", a ajouté la mère endeuillée.
Pour rappel, le 14 octobre dernier, Lola avait été assassinée dans des conditions atroces, dans le XIXe arrondissement de Paris, et son corps avait été retrouvé dans une valise. Le meurtre de la fillette avait choqué l'opinion publique française.
La principale suspecte, Dahbia B., incarcérée après les faits, et mise en examen pour "meurtre" et "viol aggravé", est une femme algérienne de 24 ans, en situation irrégulière, et qui avait obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Un grand nombre de politiciens d'extrême droite, mais aussi de la droite dite "Républicaine" avaient accusé l'immigration, en général, d'être des criminels et réclamé du gouvernement qu'il "expulse immédiatement chaque étranger, qu’il soit en situation régulière ou pas".
Plusieurs manifestations et défilés avaient été organisés par l'extrême droite, notamment le parti « Reconquête » d'Éric Zemmour, appelant à la justice pour Lola, en faisant de la récupération politicienne de cette tragédie.
Plusieurs centaines de militants de l'ultradroite avaient également organisé des défilés, notamment dans les rues de Lyon, sans être inquiétés par les forces de l'ordre.
Brandissant deux grandes banderoles noires sur lesquelles on pouvait lire "Justice pour Lola" et "L'immigration tue", les groupuscules xénophobes avaient utilisé des fumigènes et scandé des slogans tels que "immigrés, assassins".
En réaction à la polémique née du meurtre de Lola par une étrangère sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, avait déclaré, le 19 octobre dernier, que l'Exécutif devait faire mieux en matière d’expulsions d’immigrés clandestins.
Au cours d’une interview télévisée, diffusée fin octobre, le Président français Emmanuel Macron, interrogé sur le meurtre de Lola par une personne sous OQTF, avait accusé les "étrangers en situation irrégulière ou en attente de titre" d’être à l’origine de "la moitié des faits de délinquance" à Paris, tempérant néanmoins ses propos en déclarant qu'il ne ferait "jamais un lien existentiel entre immigration et insécurité".